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Hébergement
« Ne pas baisser la garde en 2017 »

22/03/2017

Fin mars, les associations s’inquiétaient des tensions pesant sur les capacités d’hébergement. En vue de la fin de trêve hivernale, comme des échéances électorales, elles réclamaient une poursuite de la mobilisation à la hauteur des besoins croissants.

Bruno Morel, le directeur général d’Emmaüs Solidarité

Fermeture pressentie pour avril de centres d’accueil et d’orientation (CAO), saturation des dispositifs existants [1], incertitudes quant aux conditions de sortie du plan Hiver… Mi-mars, la fin de la trêve hivernale s’annonçait particulièrement délicate. C’est dire combien l’annonce de la pérennisation de 5000 nouvelles places d’hébergement a été reçue comme un nouveau signal positif. « Il faut reconnaître les réels efforts faits en cinq ans, avance Bruno Morel, le directeur général d’Emmaüs Solidarité. En 2012, on comptait environ 90 000 places, contre 120 000 aujourd’hui [2]. Mais dans le même temps, le nombre de personnes à la rue et l’ampleur de leurs difficultés ont considérablement augmenté. Sans compter les conséquences migratoires [3], qui requièrent de ne pas opposer les précarités. »

Accueil inconditionnel

Un dernier sujet hautement sensible dans le secteur Accueil, hébergement, insertion (AHI), inquiet de la multiplication des consignes préfectorales entravant la mise en œuvre du principe d’accueil inconditionnel dans les structures. « Transmission d’informations à caractère personnel aux fins de hiérarchiser, voire d’exclure certaines catégories de publics, absence ou fin de prise en charge en hébergement, orientation systématique vers des dispositifs spécifiques de moindre qualité… Les gestionnaires qui refusent d’appliquer ces instructions se voient fréquemment soumis à la pression d’une diminution ou d’une suppression de leurs moyens de fonctionnement », ont récemment alerté plusieurs organisations [4]. Qui rappellent la ministre à ses engagements, pris début 2017 au congrès de la Fédération des acteurs de la solidarité, en réclamant la publication rapide de directives claires à l’intention des services de l’État. « La réaffirmation de ce principe est le seul moyen pour contester la différenciation entre les publics », résume Patrick Doutreligne, président de l’union interfédérale Uniopss.

Frilosité politique

La période électorale, propice à la frilosité, complique la donne. « Outre la création de logements très sociaux ou encore le développement d’outils comme les pensions de famille, les collectivités et les bailleurs doivent également s’engager en faveur de nouvelles capacités dignes et pérennes !, milite Bruno Morel. Or, le sujet ne semble pas porté par les candidats. »

 

[1] Le 7 mars, les acteurs de la veille sociale du Haut-Rhin ont exercé leur droit de retrait face à la crise.

[2] Comme promis par la ministre, les indicateurs mensuels de l’hébergement sont en ligne sur www.logement.gouv.fr

[3] Lire dans ce numéro p. 22

[4] La Fédération des acteurs de la solidarité, l’Uniopss, l’Anas et le CNPA.

Gladys Lepasteur

Les carences persistantes du Dalo

« La question de l’hébergement se règlera dans le logement », a justement rappelé en janvier dernier la ministre Emmanuelle Cosse. Et à en croire le référé de la Cour des comptes, publié début mars, difficile de compter pour cela sur le droit au logement opposable (Dalo), même dix ans après sa création, trop de carences et de difficultés persistent. Jugée complexe, la procédure pâtit d’une application disparate selon les territoires, s’inquiète la juridiction. En outre, dans les zones tendues, le Dalo peut relever davantage du droit formel, « faute de traduction concrète dans des délais compatibles avec les difficultés des ménages ». Enfin, la question des coûts importants générés par l’engagement croissant de la responsabilité de l’État est posée. Montant des astreintes entre 2010 et 2015 : plus de 89 millions d’euros. Parmi les recommandations ? Renforcer le soutien aux commissions de médiation, comme aux personnes.

Publié dans le magazine Direction[s] N° 152 - avril 2017






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