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Spécialiste de médecine physique et de réadaptation
Rééduquer et réadapter à la vie quotidienne

06/07/2016

Le spécialiste de médecine physique et de réadaptation planifie et coordonne le programme de prise en charge pluridisciplinaire des personnes souffrant d’un handicap. Son objectif ? Améliorer leur qualité de vie.

Prévenir et réduire les conséquences des déficiences ou incapacités physiques. Par sa définition, la médecine physique et de réadaptation (MPR) apparaît clairement comme une spécialité à la fois vaste et transverse. Vaste car elle s'intéresse à tous les troubles neurologiques, locomoteurs, pédiatriques… qui engendrent une situation de handicap. Transverse car elle doit intégrer les volets physiques et fonctionnels de ces atteintes, mais aussi psychologiques et sociaux. La MPR, si elle est une spécialité médicale [1], nécessite toujours un travail pluridisciplinaire que le médecin coordonne.

Du soin à la réinsertion

Au quotidien, le médecin de MPR s'adresse donc aussi bien à des enfants souffrant de paralysie cérébrale, de polyhandicap ou de troubles de l'apprentissage cognitif que des adultes traumatisés crâniens ou blessés médullaires, des sujets atteints en post-AVC ou de maladies neurodégénératives, urologiques, vasculaires… Aline Morand, spécialiste au centre hospitalier de Laval témoigne : « Le médecin de MPR évalue et dresse un bilan des pathologies existantes, de leurs conséquences en matière de déficit moteur, sensitif, cognitif… et des conséquences qui en découlent. Il planifie ensuite un programme de prise en charge adapté aux besoins et aux souhaits du patient et de son entourage. L'objectif visé est la rééducation, lorsqu'une amélioration est possible, ou la réadaptation, dans laquelle celle de l'environnement est nécessaire. »

Ensuite, il prescrit et coordonne les soins de réadaptation et de rééducation (kinésithérapeute, ergothérapeute, orthophoniste, psychomotricien…), les soins infirmiers et de nursing, la prise en charge diététique, sociale, etc. Il prescrit également les appareillages et aides techniques (prothèses, fauteuils…) et réalise au besoin des actes techniques (injections, manipulation de trachéotomie…). Sa fonction peut s'étendre juqu'aux questions économiques et professionnelles, certains établissements dotés d'un service de MPR intégrant le retour à l'emploi dans le travail de leur équipe pluridisciplinaire.

Les libéraux très recherchés

Si la médecine physique et de réadaptation fait partie intégrante des structures médico-sociales, comme les FAM, MAS, IEM… d'autres pourraient y avoir recours plus ponctuellement. « L'évaluation MPR peut améliorer la qualité de vie de personnes après un AVC, celles atteintes d'une maladie de Parkinson ou de sclérose en plaques ou même celles souffrant de lombalgies chroniques. La culture de l'approche MPR n'est pas identique dans tous les établissements médico-sociaux, comme ceux d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), et certains méconnaissent sans doute la valeur aujoutée de cette discipline », explique Aline Morand.

Pour ces structures, la difficulté est de trouver la compétence localement. Aujourd'hui, il existe environ 1800 médecins spécialistes MPR en France. Près de neuf sur dix sont salariés d'établissements sanitaires ou médico-sociaux. Les libéraux et ceux qui ont un exercice mixte sont au final moins de 500, ce qui peut compliquer la donne. « Dans ce cas, ils peuvent adresser leurs patients en consultation dans les centres hospitaliers, précise Aline Morand. Les médecins MPR sont formés à toute la discipline, mais beaucoup se spécialisent envers un type de pathologie ou de prise en charge. »

Quoi qu'il en soit, le travail est toujours réalisé en concertation avec le personnel du lieu de résidence, dans lequel le médecin peut être amené à se rendre régulièrement. Certaines équipes se sont aussi structurées pour assurer une MPR hors les murs. La concertation et l'articulation avec tous les professionnels médicaux, paramédicaux et éducatifs – quel que soit leur établissement d'exercice respectif – restent de toute façon à la base de la prise en charge. Car toutes les décisions doivent être partagées entre parties prenantes – soignants, patients et proches – y compris celles relatives aux éventuels questionnements éthiques.

 

[1] La MPR est une spécialité médicale accessible via l'internat ou un diplôme interuniversitaire (DIU) pour des médecins issus d'autres spécialités.

Caroline Guignot

Point de vue

Moïse Mercier, médecin MPR de l'établissement pour enfants et adolescents polyhandicapés Coste Rousse, à Prades-le-Lez (Hérault)

« Nous accueillons des enfants souffrant de polyhandicaps qui associent des troubles moteurs, sensoriels et des déficiences intellectuelles. Je prends en charge leurs besoins de rééducation et d'orthopédie en coordination avec les autres médecins de l'établissement – pédiatre, généraliste, psychiatre… – et avec l'ensemble des intervenants, internes comme extérieurs. La particularité des jeunes est d'avoir des besoins extrêmement évolutifs en lien avec leur croissance, même si leur pathologie est relativement stable. Le suivi et l'adaptation de la prise en charge sont donc particulièrement étroits. L'éducation thérapeutique consiste à évoquer avec les parents la maladie, mais aussi à fixer avec eux les objectifs. Il y a aussi un travail important autour de l'appareillage, pour que les proches comprennent son intérêt et sachent le manipuler. Bien que l'établissement soit spécialisé, il est nécessaire d'informer le personnel éducatif sur ces équipements, pour qu'il en cerne bien l'utilité. »

Publié dans le magazine Direction[s] N° 144 - juillet 2016


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