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Scolarisation des enfants handicapés
« Il faut maintenat un plan global »

20/02/2019

Après trois mois de travaux, la concertation « Ensemble pour une école inclusive » s’est achevée le 11 février, date anniversaire de la loi « Handicap » de 2005. Bénédicte Kail, conseillère Éducation Familles à l'APF France handicap, en détaille les enjeux.

Bénédicte Kail, conseillère Éducation Familles à l'APF France handicap

Que retenez-vous de la concertation ?

Bénédicte Kail. Nous restons sur notre faim. Le gouvernement a gardé la main sur le calendrier et la composition des six groupes de travail. Nous n’étions impliqués que dans un seul d’entre eux et la restitution n’a pas donné lieu à une réflexion collective. Nous attendons du futur plan d’action, prévu en mars, qu’il reprenne nos propositions comme la création d’un document unique relatif à la scolarisation de l’enfant (rassemblant des éléments d’évaluation, les aménagements…) et la hausse du nombre d’enseignants référents.

Aucun de ces éléments ne figure dans le projet de loi pour une école de la confiance [1]…

B. K. La question du handicap n’apparaissait pas dans le texte initial car le gouvernement voulait laisser le temps de la concertation. Pourtant, inscrire dans l’exposé des motifs la notion d’école inclusive aurait permis de montrer que ce sujet n’était pas oublié. Certes, un amendement gouvernemental, introduit lors du débat à l’Assemblée nationale, apporte quelques réponses, encore insuffisantes. Il entérine la création de pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) expérimentés depuis quelques mois. Encore faut-il qu’ils ne restent pas limités à la gestion des accompagnants des élèves (AESH) et deviennent des lieux ressources intégrant le secteur médico-social. C’est pourquoi nous demandons un groupe de travail pour l’élaboration d’un cahier des charges.

Le ministre Jean-Michel Blanquer a promis « un grand service public du handicap à l'école avec la création de 80 000 accompagnants ». Qu’en pensez-vous ?

B. K. La volonté gouvernementale d’avancer sur ce sujet est indéniable mais l’approche de l’exécutif se centre trop sur la question des AESH. Or, l’école inclusive passe d’abord par les enseignants. Il faut les former aux adaptations pédagogiques et favoriser les cursus partagés avec le secteur médico-social. Par ailleurs, il y a un travail à faire sur l’évaluation des besoins pour qu’on arrête de prescrire des AESH à tout bout de champ. Ces personnels sont souvent indispensables, mais ne sont pas là pour répondre aux lacunes du système ! Il faut maintenant un plan global qui permette d’avancer dans toutes les dimensions. La scolarisation illustre le retard dans la mise en œuvre de la loi de 2005. Si quantitativement, les enfants handicapés ont en grande majorité une place dans l’école de leur quartier, qualitativement le compte n’y est pas !

[1] Adopté le 19 février à l’Assemblée nationale.

Propos recueillis par Noémie Colomb

Publié dans le magazine Direction[s] N° 173 - mars 2019






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