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Directeur adjoint
Directeur adjoint

30/04/2007

En plein essor, la fonction de directeur adjoint recouvre, selon les secteurs, les établissements et les délégations, des réalités professionnelles très diverses.

Conventions de coopérations, directions communes, fusions... La tendance au regroupement des structures et à la constitution d'équipes de direction fera bientôt la part belle aux directeurs adjoints (DA). L'évolution est déjà palpable dans le public: cette année environ la moitié de la promotion des directeurs d'établissement sanitaire et social et directeurs d'établissement social (D3S) de l'Ecole nationale de la santé publique (ENSP) a pris un poste de DA. Et le secteur privé associatif, pris dans le même mouvement, ne sera pas en reste. Un fort développement qui s'accompagne, surtout, d'un repositionnement de la fonction. « On trouvait déjà des DA dans les grandes institutions, souligne Olivier Cany, directeur de l'Association française des organismes de formation et recherche en travail social. Mais il s'agissait plutôt de “supers” chefs de service, positionnés sur l'intervention. » Une configuration qui subsiste, mais laisse aussi progressivement place à différents profils de postes variant en fonction des délégations et responsabilités accordées. De manière générale, trois profils semblent se dégager au sein des grandes structures: le DA y assume soit la responsabilité d'un pôle de prise en charge (enfance, handicap...) - modèle encore proche du « super chef de service » -, soit celle d'une fonction transversale (gestion des ressources humaines-RH, finances...). Soit encore une responsabilité dans chacun de ces deux domaines. L'option la plus séduisante, selon Nicolas Bordet, directeur adjoint tout juste diplômé de la filière D3S, étant la dernière: « Je n'aimerais pas me limiter à une compétence. Dans la structure où je suis, on s'achemine vraisemblablement vers une organisation qui me permettrait d'assumer les finances ou les RH, par exemple, en plus du pôle travail adapté que je dirige actuellement. »

Clarté et précision

Déjà expérimenté dans certaines grandes structures, ce schéma est notamment défendu par le syndicat Syncass-CFDT, qui y voit une vraie reconnaissance de la fonction « sachant qu'aucune distinction n'est faite, pendant la formation à l'ENSP, entre futurs DA et futurs chefs d'établissements », précise Mario Millan, directeur de l'établissement public Saint-Antoine, à l'Isle-sur-la Sorgue, dans le Vaucluse. Pas de distinction non plus, en termes de rémunération - de l'ordre de 1900 euros bruts par mois en début de carrière hors régime indemnitaire (1) - à l'exception du montant de l'indemnité de responsabilité. Mario Millan a d'ailleurs choisi un fonctionnement d'égal à égal avec sa directrice adjointe, « ce qui est surtout faisable dans les petits établissements comme le nôtre, précise-t-il. Nous prenons les décisions en commun, même si nous avons chacun nos domaines de spécialité. Nous nous remplaçons mutuellement et elle dispose de délégations de signatures bien précises ».

Car, au-delà de l'organigramme adopté, c'est dans la clarté et la précision des délégations que se joue le positionnement du DA. « La fiche de poste doit donc être bien ciblée afin d'éviter tout dysfonctionnement ou conflit de pouvoir lié à un chevauchement des compétences », analyse Mario Millan.

Directeur adjoint de la Maison d'enfants La Vallée, à Lalinde, en Dordogne, François Danies a ainsi le sentiment de vivre pleinement sa fonction: « Avec le directeur, nous fonctionnons en étroite collaboration, sans confusion des rôles ni des fonctions. Dans le secteur associatif, c'est au conseil d'administration d'être clair, et d'exiger que le directeur et le DA soient les doigts d'une même main. » Pour cela, un effort de communication s'impose. Et ce d'autant plus que, pyramide des âges oblige, de plus en plus de directeurs issus du sérail sont aujourd'hui amenés à collaborer avec des DA « nouvelle génération », parfois fraîchement émoulus d'un parcours universitaire en économie, droit ou management.

(1) Dans la convention collective de 1966, il est de 2700 euros bruts environ. Dans celle de 1951, il est calculé sur la base de l'exercice comptable réalisé par l'établissement.

Marion Léotoing

Quel niveau de qualification pour les directeurs adjoints?

Tout dépend de la nature de l'établissement concerné - public ou associatif - et de l'ampleur des responsabilités accordées. Dans le secteur public, le niveau I est la règle: tous les diplômés D3S de l'Ecole nationale de la santé publique étant auto-matiquement titulaires du certificat d'aptitude aux fonctions de directeur d'établissement ou de service d'intervention sociale. Dans le secteur associatif, si la convention collective de 1951 n'impose pas de niveau de qualification, celle de 1966 impose le niveau II au minimum. Et certaines associations orientent leur recrutement à la hausse, telle la fédération des Associations pour adultes et jeunes handicapés, qui incite ses adhérents à recruter au niveau I sur les postes de directeur adjoint.


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