Le prothésiste-orthésiste est le praticien spécialiste de l'appareillage orthopédique. Il travaille au sein des instituts d'éducation motrice (IEM), des instituts médico-éducatifs (IME), des maisons de retraite, des centres hospitaliers, mais aussi des services d'éducation spécialisée et de soins à domicile (Sessad). Il fait alors partie de l'équipe pluridisciplinaire de soins composée des médecins, infirmières, kinésithérapeutes et ergothérapeutes.
Sa mission ? À partir d'une prescription médicale et après l'examen clinique du patient, il réalise la prise d'empreinte ou de moulage, il fabrique l'appareil, puis procède aux essayages et à la livraison des prothèses (appareillages de remplacement d'un membre amputé) et des orthèses (chaussures orthopédiques, semelles orthopédiques). Il peut aussi réaliser et adapter du petit appareillage (bandages herniaires, attelles de main, corsets, bas à varices...). Pour ce faire, il possède les connaissances en biomécanique ainsi qu'en résistance des matériaux qui lui confèrent une bonne expertise dans la fabrication d'appareillages fonctionnels et de qualité. Les orthèses et prothèses sont uniques et faites spécialement pour chaque usager en respectant ses besoins.
Des formations très courues
« Ce professionnel doit faire preuve de psychologie et de tact au contact de la personne souffrant physiquement et moralement d'un handicap », précise l'équipe de formation du BTS de prothésiste-orthésiste du lycée technique Montplaisir de Valence (Drôme). Il n'existe que trois établissements en France préparant à ce diplôme bac+3 : le lycée de Valence, privé, le lycée d'Alembert à Paris, public, et enfin, le lycée Anne Veaute de Castres (Tarn), avec une formation en alternance. Autant dire que ces formations, qui durent trois ans, sont très courues. Car les établissements et services sociaux et médico-sociaux recherchent en priorité des diplômés de BTS bien formés aux évolutions techniques et réglementaires du métier (lire encadré).
La préparation du BTS en formation initiale est accessible aux titulaires des bacs S en majorité mais aussi STI génie mécanique, électrotechnique, ST2S et/ou aux étudiants justifiant d'études en médecine, kinésithérapie ou ergothérapie...
Stages en milieux hospitaliers
Le prothésiste-orthésiste doit posséder des connaissances à la fois techniques, médicales et de psychologie. Au programme de première année, français, langue vivante, maths, mécanique, résistance des matériaux, chimie et matières plastiques, connaissances médicales, technologie des métaux, des plastiques, du bois, des cuirs, des textiles et technique graphique.
Plusieurs stages complètent cette formation. En première année, le stage d'insertion dure de deux à quatre semaines. Le deuxième, de quatre à six semaines, a également lieu dans un atelier de fabrication de prothèses et d'orthèses dépendant d'établissements hospitaliers ou dans un atelier privé. Le dernier, de neuf semaines, se déroule dans un centre hospitalier spécialisé.
Il n'existe pas de formation complémentaire de prothésiste-orthésiste. En fonction de ses compétences et de son expérience, le professionnel peut choisir soit de s'installer à son compte comme auxiliaire médical, soit de travailler en tant que salarié dans une entreprise ou un atelier intégré à un établissement du secteur sanitaire ou médico-social. Côté rémunération, compter de 1400 euros bruts pour un débutant à 1 800 euros pour un professionnel confirmé.
Estelle Nouel
Point de vue
Bertrand Haubourdin, prothésiste-orthésiste à l'Espace orthopédique de Bourg-en-Bresse (Ain).
« Nous sommes environ 500 en France à exercer en tant que prothésiste-orthésiste. Pas de problème de débouchés pour ce métier, en pleine mutation. De plus en plus, le moulage de l'appareillage disparaît au profit de la confection et fabrication assistées par ordinateur (CFAO). Même si nous travaillons toujours dans le "sur-mesure", cela se fait de plus en plus avec des techniques industrielles. L'artisanat tend à disparaître. Les nouvelles technologies apparaissent aussi dans le domaine des matériaux, surtout pour les prothèses. Je ne pense pas que cela améliore forcément la qualité de l'appareil, mais notre façon de travailler n'est plus la même. Nous travaillons sur prescription du médecin spécialisé. Les patients ou usagers peuvent ensuite choisir leur appareilleur. »
En savoir plus
Décret n° 2007-245 du 23 février 2007 relatif aux professions de prothésiste et d'orthésiste
Décret n° 2009-1027 du 25 août 2009 relatif à la reconnaissance des qualifications professionnelles des ressortissants des États membres de l'Union européenne
Publié dans le magazine Direction[s] N° 78 - novembre 2010