L'assistant de soins en gérontologie
L'assistant de soins en gérontologie a vocation à intervenir auprès de personnes âgées en situation de grande dépendance et/ou présentant des troubles cognitifs nécessitant des techniques de soins et d'accompagnement spécifiques. Cette nouvelle fonction (1), créée dans le cadre du plan Alzheimer 2008-2012, est accessible par la formation continue et réservée aux aides-soignants (AS), aux aides médico-psychologiques (AMP) et aux auxiliaires de vie sociale (AVS) en situation d'exercice effectif auprès de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou de pathologies apparentées.
Tous doivent exercer « au sein d'une équipe pluridisciplinaire » dans le cadre soit des équipes spécialisées dans les services de soins infirmiers à domicile (Ssiad), des unités spécialisées (Pasa et UHR) au sein des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes et unités de soins de longue durée (Ehpad et USLD), ou encore des unités cognitivo-comportementales des services de soins de suite et de réadaptation (SSR).
Pas d'allègements possibles
D'une durée de 140 heures, la formation (2) doit être suivie en totalité sans possibilité d'allègements, y compris pour les professionnels disposant déjà d'une partie des compétences visées. Elle est organisée en périodes discontinues, sur une amplitude de 12 mois maximum afin de permettre l'alternance entre formation et exercice professionnel. Elle s'appuie également, et autant que possible, sur l'analyse des pratiques en valorisant l'expérience professionnelle.
Enfin, si la formation intègre les connaissances et techniques de réhabilitation récentes, elle devra « être régulièrement actualisée au regard des évolutions des connaissances, de la réglementation ou des pratiques ».
Elle comprend cinq domaines : « concourir à l'élaboration et à la mise en œuvre du projet individualisé dans le respect de la personne (35 heures), aider et soutenir les personnes dans les actes de la vie quotidienne en tenant compte de leurs besoins et de leur degrés d'autonomie (21 heures), mettre en place des activités de stimulation sociale et cognitive en lien notamment avec les psychomotriciens, ergothérapeutes ou psychologues (28 heures), comprendre et interpréter les principaux paramètres liés à l'état de santé (28 heures) et réaliser des soins quotidiens en utilisant les techniques appropriées » (28 heures).
Financement
Il revient à l'employeur de financer à la fois le remplacement de l'agent parti en formation et le coût de cette dernière sur les crédits du plan de formation continue de son établissement.
Un avenant à l'accord-cadre 2010-2012 signé entre la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et l'Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH) - Opca de la fonction publique hospitalière (3) permet le cofinancement de 620 actions de formation d'agents publics qui ont pour objet l'acquisition des compétences pour l'exercice de la fonction d'assistant de soins en gérontologie dans les unités et équipes spécialisées dans la prise en charge des malades d'Alzheimer.
Un autre accord-cadre a également été conclu entre la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), la CNSA et Unifaf, au terme duquel un million d'euros a été mobilisé pour permettre le financement de 440 parcours de formation dans la branche. Le cofinancement de la CNSA est limité à deux salariés par établissement.
Dans la fonction publique hospitalière, une prime forfaitaire mensuelle d'un montant maximum de 90 euros bruts sera attribuée aux AS et aux AMP titulaires qui assureront la fonction d'assistant de soins en gérontologie, à condition qu'ils aient suivi l'intégralité de la formation. En revanche, dans le secteur privé associatif, les branches professionnelles sont appelées à conclure des négociations conventionnelles sur « des bases similaires à celles du secteur public ».
(1) Lire Direction(s) n° 64, p. 37 (2) Arrêté du 23 juin 2010 relatif à la formation préparant à la fonction d’assistant de soins en gérontologie (3) Fonds d’assurance formation de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale, privée à but non lucratif
Estelle Nouel
Avis d'expert
Sofia Samouilhan, chef du service ingénierie et développement à Unifaf, Fonds d'assurance formation de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale, privée à but non lucratif
« L'employeur souhaitant inscrire en formation d'assistant de soins en gérontologie un ou plusieurs de ses personnels doit adresser à Unifaf un dossier de demande de financement classique. Le cofinancement de la CNSA est limité à deux salariés par établissement ainsi qu'aux aides-soignants et aides médico-psychologiques exerçant en Ehpad ou dans un service de soins infirmiers à domicile. Nous espérons pouvoir faire bénéficier les auxiliaires de vie sociale de ce cofinancement, mais le texte de l'avenant 2010 entre la CNSA, la DGCS et Unifaf ne le prévoit pas. Pour être cofinancée, la formation doit être dispensée par un organisme de formation sélectionné par l'Opca sur la base de critères contenus dans le cahier des charges national. Les établissements répondant à ces conditions peuvent bénéficier du forfait de 2 500 euros versés par la CNSA dans le cadre de chaque dossier. Il revient à l'Opca de les déduire directement du coût total de la formation. »
Publié dans le magazine Direction[s] N° 80 - janvier 2011