Le contrôleur de gestion a pour mission de concevoir et mettre en œuvre des méthodes et outils de gestion permettant de garantir l'utilisation efficiente des ressources de l'établissement, ainsi que l'exercice des fonctions de pilotage et de contrôle par le management. Venu du milieu de l'entreprise, ce professionnel a, d'abord, fait son entrée dans les établissements de santé avec la mise en place de la tarification à l'activité. 330 contrôleurs de gestion sont ainsi répertoriés au sein de la fonction publique hospitalière (FPH), avec un statut d'attaché d'administration hospitalier. Depuis peu, la fonction investit les grandes structures du secteur social et médico-socialnotamment associatives.
Le contrôleur de gestion est chargé de mettre en place les outils permettant de concilier exigences de moindre coût, de qualité et de sécurité des prises en charge. Généralement directement rattaché à la direction financière, il occupe un poste stratégique à la croisée de différentes activités : les finances (comptabilité, facturation), la direction des ressources humaines et enfin l'informatique.
Pléthore de formations
Il existe plusieurs voies d'accès à ce métier. Le profil le plus recherché est celui de diplômé de l'enseignement supérieur en gestion au niveau master (niveau I). Les structures n'hésitent pas à recruter une majorité de jeunes contrôleurs de gestion issus des écoles de commerce, même s'ils n'ont aucune connaissance du secteur, préférant miser sur leurs autres compétences notamment en matière informatique.
Néanmoins, il existe aussi des formations spécialisées, très cotées, ouvertes aux professionnels en exercice. C'est le cas du master 2 de l'université Paris Dauphine intitulé « Économie et gestion de la santé ». En un an, elle prépare à cette fonction des étudiants de master 1 ou en médecine, mais aussi des cadres des établissements en formation continue. Parmi les principaux cours dispensés, du droit (droit social, droit de la santé, droit du travail), de l'économie (méthodes d'évaluation, de prévision, analyse des données) et de la gestion (analyse financière, gestion de projet, management des ressources humaines).
Le cycle de formation « contrôleur de gestion » du Centre national de l'expertise hospitalière s'adresse aux directeurs, adjoints des cadres ou ingénieurs exerçant ou supervisant déjà la fonction de contrôle de gestion. En dix jours, grâce à un entraînement intensif basé sur des mises en situation, il leur apporte le complément de compétences indispensables à l'exercice de ce métier.
Formation continue
Quant à l'École des hautes études en santé publique (EHESP), elle a ouvert à la rentrée 2009 un diplôme d'établissement (DE) « Gestion financière d'un établissement de santé ». Cette formation de niveau II se déroule en 25 jours et comprend quatre modules d'enseignement dont le dernier, sur neuf jours, est consacré exclusivement à la «comptabilité analytique et au contrôle de gestion ». Chaque module peut être suivi indépendamment des autres au titre de la formation continue. Comme le précise Claude-Anne Doussot-Laynaud, responsable pédagogique : « Dans la nouvelle organisation hospitalière, le contrôleur de gestion peut être intégré dans une unité spécifique, mais aussi être recruté comme adjoint administratif d'un responsable de pôle et participer avec lui à la définition des orientations du pôle d'activité ».
Les licences professionnelles - il en existe une à l'université Paris V Descartes et une à Paris X Nanterre - sont plutôt réservées à ceux qui exercent la fonction d'assistant de contrôleur de gestion au sein d'un établissement ou d'un groupe d'établissements voire de maisons de retraite.
Estelle Nouel
Point de vue
Zina Foy, contrôleuse de gestion à la fondation de l'Armée du salut
« Titulaire d'une maîtrise de gestion, je suis contrôleuse de gestion, depuis mai 2004, à la fondation de l'Armée du salut (FADS). Ce poste est rattaché à la direction administrative et financière de la Fondation. Auparavant, j'ai exercé cette fonction au sein de plusieurs structures, telles que la Communauté urbaine de Lille (Lille-Métropole) ou bien encore à la direction régionale des Hauts-Seine (92) de France Télécom.
Mon rôle a, d'abord, consisté à mettre en place des tableaux de bord pour suivre le budget. Aujourd'hui, je suis chargée d'établir les indicateurs financiers de l'ensemble des établissements de la FADS. Je dois également être capable de décrypter les chiffres et de leur donner du sens afin d'apporter des éléments d'analyse concrets aux membres du conseil d'administration. Ce "reporting" leur permet, ensuite, de dégager des stratégies. La mise en place et l'amélioration des procédures de gestion financière fait également partie du poste. Et ce, afin de garantir la fiabilité des informations. »