Assistance pour l’hygiène corporelle, l’alimentation, les déplacements, la prise en charge des jeunes enfants ou l’entretien du cadre de vie… L’assistant de vie aux familles (ADVF) intervient, ponctuellement ou régulièrement, pour faciliter la vie quotidienne de personnes dites « fragilisées » (âgées, malades ou handicapées), des familles avec de jeunes enfants ou, tout simplement, de toute personne qui les sollicite.
Il exerce au domicile des particuliers, mais aussi parfois dans leur espace privé au sein de structures collectives. Il peut être engagé par un seul ou plusieurs employeurs, en emploi direct, en mode mandataire (l’employeur étant alors la personne aidée) ou en mode prestataire (pour une association ou un service d’aide à domicile).
Trois certificats de compétences
L’ADVF travaille le plus souvent à temps partiel. Ses horaires sont variables et souvent discontinus. Ses tâches peuvent s’effectuer à l’heure des repas, le soir, la nuit ou encore le week-end. Selon la convention collective de la branche de l’aide à domicile, un salarié engagé avec un titre professionnel est classé en catégorie B (employé à domicile). Le salaire brut mensuel (2) va de 1 357,31 euros en début de carrière à 1 786,77 euros à la fin.
Créé en 2000, le titre professionnel vient d’être réévalué pour qu’il soit plus adapté aux besoins (1). « Nous avons conservé le contour d’emploi et le socle de compétences [qui se compose de trois activités types correspondant chacune à un certificat de compétences professionnelles – CCP]. Mais certaines d’entre elles ont été renforcées pour tenir compte de l’évolution de l’âge moyen des personnes âgées et de leur niveau de dépendance, ainsi que de l’augmentation de la demande concernant les jeunes enfants », précise Mireille Andribet, ingénieur et responsable du titre ADVF à l’Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa).
L’accent a également été mis sur la prévention des risques vis-à-vis de l’usager, mais également de l’intervenant. Dans les actes essentiels du quotidien, l’ADVF doit, en effet, savoir mettre en œuvre les techniques et gestes professionnels appropriés dans l’aide à la toilette, aux déplacements, à l’alimentation, mais aussi faire face à des situations d’urgence. « Le nouveau titre a reçu un avis très favorable des représentants des employeurs et des salariés qui l’ont examiné en commission professionnelle consultative », précise la formatrice. Chaque année, 10 000 candidats postulent au titre professionnel. « Il s’agit d’un véritable tremplin : environ 70 % des jeunes diplômés trouvent un emploi dans les six mois », ajoute-t-elle. La formation se décline sur six mois, et alterne les modules théoriques, les mises en situation en appartement pédagogique, les analyses de pratiques et les périodes en structures.
Travail d’équipe
Néanmoins, certains employeurs restent plus mesurés sur le nouveau titre. « Contrairement aux auxiliaires de vie sociale [AVS], les modules de formation de l’ADVF comptent beaucoup moins d’heures. Certes, le nouveau titre peut apporter des améliorations, mais c’est avant tout dans la récurrence des interventions que les professionnels acquièrent leurs pratiques », estime Christian Zytynski, directeur général de l’association Pyrene Plus (lire l’encadré). Cette association d’aide à domicile accompagne 4 400 personnes dans les Hautes-Pyrénées et compte 900 salariés. « 35 % de nos ADVF sont diplômés. Mais je pense que le travail de terrain prime. De plus, le titre insiste sur l’auto-évaluation. De notre côté, nous préférons mettre l’accent sur le travail en équipe, via une relation triangulaire entre l’intervenant, le responsable de secteur et le bénéficiaire. »
(1) Arrêté du 16 mars 2011
(2) Le salaire brut mensuel étant en dessous du Smic, les employeurs versent aux salariés un différentiel pour atteindre le Smic.
Estelle Nouel
Point de vue
Christian Zytynski, directeur général de l'association Pyrene Plus (Hautes-Pyrénées)
« Nous rencontrons beaucoup de difficultés à recruter des assistants de vie aux familles (ADVF). Ce métier attire peu : même si une structure les accompagne, les responsabilités de ces salariés sont importantes, alors que les salaires sont bas et les possibilités d'évolution de carrière faibles. Seule au domicile de la personne, l'ADVF doit toujours prendre les bonnes initiatives au bon moment. Par ailleurs, la situation financière des personnes qui font appel à nos services s'est dégradée fortement ces derniers temps. Le reste à charge, en constante augmentation, pèse de plus en plus sur leur budget. Conséquence ? La réduction du nombre d'heures d'intervention. Les actions de l'ADVF sont donc, par nécessité, concentrées sur des moments importants du quotidien (matin, midi ou soir) et sur l'accompagnement autour des actes essentiels. Plus que le toilettage du titre professionnel, il faudrait une revalorisation générale des métiers de l'aide à domicile. »
Publié dans le magazine Direction[s] N° 91 - janvier 2012