Bénédicte Andrei est chargée de communication au Casp.
Impossible désormais de se passer d'eux ? Les chargés et responsables de communication sont des profils de plus en plus recherchés par les gestionnaires d'établissements et services sociaux et médico-sociaux. Ces derniers sont confrontés à des besoins de communication croissants, nécessitant un professionnel pour se consacrer à ces nouvelles missions. « Notre secteur fonctionne traditionnellement sur un mode d'expression orale, et il n'est pas toujours facile de sensibiliser les directeurs à de nouveaux outils de communication, écrits, Web ou vidéo », complète Philippe Richard, directeur général de l'association Les Papillons blancs, à Douai (Nord). Celui-ci a recruté un responsable de la communication il y a deux ans. « Nous allons regrouper les 24 établissements en cinq pôles pilotés par des directeurs, et repenser notre manière de travailler. Il est absolument nécessaire de communiquer sur ce changement auprès des équipes. Mais nous avons aussi besoin de nous adresser à nos financeurs, aux clients de nos établissements et services d'aide par le travail, aux familles, aux élus, à nos partenaires associatifs… sans oublier la presse ! », poursuit-il.
Un professionnel multifacette…
Les missions – stratégiques – du responsable ou chargé de la communication peuvent donc être très variées. Sous la responsabilité du directeur général ou du chef d'établissement dans le public, il définit et met en œuvre la politique de communication interne et externe. Dépliants, affiches, magazines, lettres d'information, site Web et intranet… Il choisit et conçoit les supports de communication, et en étudie les moyens de réalisation. Il doit aussi pouvoir apporter son expertise pour gérer les situations de crise, sanitaire ou institutionnelle. Il peut également s'occuper de l'organisation d'événements. « Mon rôle consiste, notamment, à sensibiliser le grand public au savoir-faire des personnes handicapées au travers d'expositions, de colloques, de festivals d'art ou d'olympiades », confirme Bénédicte Andrei, chargée de communication au Carrefour d'accompagnement public social, qui gère plus d'une vingtaine de structures qui accueillent des personnes handicapées.
… rattaché au siège
Le responsable de la communication est donc surtout présent dans les grosses structures, le plus souvent directement rattaché à la direction générale. « Pour être force de proposition et imaginer des formes et des contenus cohérents, je dois être au plus près de la politique stratégique de l'établissement », explique Philippe Frugier, responsable de la communication au CHU de Limoges, qui gère également des établissements médico-sociaux.
Certains employeurs font le choix de former, en interne, un travailleur social connaissant bien la « culture maison ». C'est le cas des Papillons blancs de Douai. Un chargé d'animation éducative a été envoyé un an en formation spécialisée, en alternance. D'autres choisissent de recruter directement des professionnels de la communication ou de la presse. Ce sont les profils les plus recherchés, d'autant qu'il existe de nombreuses formations, professionnelles ou universitaires, et de tout niveau de qualification. Les spécialistes sensibilisés aux nouvelles technologies sont également les bienvenus.
La fonction de responsable de communication est généralement rattachée à celle de cadre technique ou, dans la fonction publique hospitalière, d'attaché d'administration. Selon la convention collective de 1966, les salaires mensuels bruts sont en moyenne d'environ 3000 euros. Dans la fonction publique hospitalière, ils atteignent ce niveau pour les professionnels ayant plus d'une dizaine d'années d'ancienneté.
Estelle Nouel
Point de vue
Ernest Nussbaumer, directeur général des Amis de l'atelier, à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine)
« L'association gère 45 établissements et services, accueille plus de 2 200 personnes en situation de handicap mental et/ou physique et emploie 1 400 salariés. Nous avons recruté notre premier responsable de la communication en 1992. Il menait surtout des actions d'information auprès des familles et a permis l'ouverture du site Internet en 1998. Depuis 2001, nous avons une directrice de la communication, qui s'occupe également de la collecte des fonds. Elle nous a permis de diversifier et de moderniser nos supports, par exemple en réalisant un CD-Rom sur notre projet associatif à destination de notre public qui ne maîtrise pas la lecture. Il y a cinq ans, j'aurais plutôt imaginé que nous allions créer une direction juridique ! Aujourd'hui, elle pilote la quatrième direction fonctionnelle, aux côtés des ressources humaines, des affaires financières et de la qualité. »
Publié dans le magazine Direction[s] N° 82 - mars 2011