Responsable d'unité éducative à la PJJ
Les premiers responsables d'unité éducative (RUE) de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ont pris leur fonction en mars 2010. Fin 2011, ils étaient près de 400. Leur mission ? Coordonner et animer l'équipe éducative des services déconcentrés. Une nouvelle fonction qui découle de la nouvelle architecture des services déconcentrés de la PJJ. « Premier niveau d'encadrement à la PJJ, le RUE exerce, sous l'autorité du directeur de service, le pilotage pédagogique et administratif d'une unité, d'un établissement ou d'un service du secteur public prenant en charge des mineurs et des jeunes majeurs faisant l'objet d'une mesure de protection judiciaire au titre de l'ordonnance du 2 février 1945 [portant sur la déliquance des mineurs] ou des articles 375 et suivants du code civil [relatifs aux enfants en danger] », précise la fiche de poste.
Gestionnaire du quotidien
Cadre intermédiaire, le RUE a donc pour mission de veiller au bon déroulement de l'action éducative au sein de son unité. Il peut encadrer plusieurs types de services : unité éducative d'hébergement collectif (UEHC), unité éducative d'hébergement diversifié (UEHD) rattachée à un établissement de placement éducatif (EPE) ou encore unité éducative en milieu ouvert (UEMO) rattachée à un service territorial éducatif de milieu ouvert (STEMO) ou d'insertion.
Alors que le directeur assume la responsabilité du service, qui comprend au moins deux unités, le RUE se concentre sur l'encadrement des équipes éducatives. Il n'exerce pas lui-même de mesures éducatives, mais doit garantir la qualité de la prise en charge, la continuité des parcours des mineurs placés sous mandat judiciaire, ainsi que l'interdisciplinarité des interventions (éducateurs, psychologues, infirmières, assistants sociaux).
Une vision globale
« Ancienne éducatrice, j'ai eu envie d'évoluer et je suis devenue chef de service fonctionnel avant de postuler pour devenir RUE, raconte Nathalie Bonneau, RUE à l'UEMO d'Aubervilliers. J'assure la gestion quotidienne de la structure (emploi du temps, congés des agents), je reçois les ordonnances des juges et les affecte aux éducateurs et psychologues. Je dois aussi garantir la qualité des écrits et rapports transmis aux magistrats, et veiller à l'exécution des décisions judiciaires. Enfin, j'anime les réunions de service et de synthèse et assure le suivi des projets. Les tâches sont multiples et je ne compte pas mes heures ! J'ai du faire le deuil du métier d'éducatrice pour ne pas être une éducatrice bis, mais bien la responsable d'une unité ayant une vision globale. »
Ne peuvent avoir accès au poste que les professionnels appartenant à trois corps de catégorie A : chef de service éducatif, professeur technique et conseiller technique de service social. Ceux-ci doivent suivre une formation préparatoire. Celle-ci se déroule à l'École nationale de protection judiciaire de la jeunesse, à Roubaix, et prend la forme de plusieurs modules d'une durée totale de 25 jours. Le traitement est celui du corps (prenant en compte le grade et l'ancienneté) auquel était rattaché l'agent, auquel s'ajoute une indemnité liée à ces nouvelles responsabilités, et qui n'est pas encore fixée en décembre 2011.
Estelle Nouel
En savoir plus
Circulaire de la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse du 2 février 2010
Référentiel compétences et métiers de la PJJ, fiche M11
École nationale de la protection judiciaire de la jeunesse, à Roubaix (Nord), tél. : 03 59 03 14 14
Point de vue
Marie-Laure Tenaud, directrice du service territorial éducatif de milieu ouvert du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis)
« Le service, qui suit environ 280 jeunes, regroupe deux unités éducatives (UEMO), avec à la tête de chacune un responsable d'unité éducative. Tandis qu'ils se chargent de l'animation pédagogique (suivi des situations des jeunes, organisation quotidienne de l'unité…), je me concentre sur des fonctions stratégiques (définition des politiques d'action du service), de relations extérieures et de partenariats. Par ailleurs, sous mon impulsion, nous sommes amenés à définir ensemble certaines grandes orientations du service, comme la mise en place du dispositif accueil-accompagnement. Récemment, nous avons travaillé sur la nouvelle mesure judiciaire d'investigation éducative (MJIE). Je suis quotidiennement en relation avec les deux responsables. Et, si un suivi pose problème, ils m'informent de la situation en temps réel. Nous fonctionnons en véritables binômes. »
Publié dans le magazine Direction[s] N° 92 - février 2012