La fonction d’animateur en réduction des risques est née en France dans les années 1990 avec l’épidémie du VIH. Le rôle de ce spécialiste est de donner les moyens aux usagers et à leur entourage de se protéger contre les dommages sanitaires et sociaux liés leur conduite, sans jugement de valeur. Il s’adresse à des publics variés : usagers de drogue, ravers, mais aussi personnes prostituées ou homosexuelles ayant des pratiques à risques. Ce professionnel de terrain se caractérise par ses actions dites « outreach », c’est-à-dire qui va à la rencontre des personnes sur les lieux qu’elles fréquentent dans une approche bienveillante.
Lieux d’exercice
Les animateurs en prévention et réduction des risques travaillent au sein d'associations, d'ONG, de services de politique de la ville, de centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction de risques pour usagers de drogues (Caarud) qui sont près de 150 dans l’Hexagone.
Rémunérations et conditions de travail*
Ces professionnels sont rémunérés différemment selon les structures qui les emploient et leurs diplômes. Certains, éducateurs spécialisés de formation, perçoivent un salaire allant de 1770 euros pour un débutant à 3108 euros en fin de carrière dans la convention collective nationale (CCN) de 1966 hors primes et à temps plein, ou de 1 676 euros à 2659 euros brut en tant que moniteurs éducateurs. D’autres animateurs en prévention des risques sont rémunérés suivant la CCN de l’animation (correspondant au groupe B) et débutent donc leur carrière à 1 524 euros brut, à temps plein.
Diplôme et formation
Si les qualités d’écoute sont le dénominateur commun de ces professionnels, il n’existe pas de parcours balisés. Certains sont diplômés dans le secteur sanitaire ou social (éducateurs, moniteurs éducateurs), d’autres n’ont pas le bac. La formation continue est donc un levier important de professionnalisation. Soutenue par Médecins du monde, l’association Aides a créé en 2011 deux cursus en action communautaire en santé et en travail social avec le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) : celui d’animateur (niveau IV), accessible avec un bac, et celui de responsable (niveau III) accessible avec un bac +2. Les formations, s’étalant sur huit mois, comprennent respectivement 150 et 100 heures de stage tutoré, ainsi que cinq et six unités d’enseignement à valider. L’objectif est de développer des compétences complémentaires à celles acquises sur le terrain.
Validation des acquis de l’expérience : oui
* Chiffres au 1er janvier 2018