Les éducateurs de rue interviennent dans le cadre de la protection de l’enfance et de la prévention spécialisée. Leur mission : mener une action éducative afin de faciliter une meilleure insertion des jeunes dans des milieux où les phénomènes d’inadaptation sociale sont développés. Souvent seul adulte sur le terrain, il va à la rencontre des adolescents pour qui les dispositifs d’insertion sociale existants ont échoué. Ses interventions s’inscrivent notamment dans une durée relationnelle prenant en compte les avancées et les difficultés propres à chaque jeune, sachant que le parcours de celui-ci n’est pas forcément régulier ni linéaire. L’éducateur de rue travaille en collaboration avec d’autres acteurs sociaux de terrain, comme les médiateurs ou les animateurs.
Lieux d’exercice
Selon le Comité national de liaison des associations de prévention spécialisée (Cnlaps), ils sont près de 3 600 à exercer, très majoritairement au sein d’associations, mais aussi de services publics municipaux et départementaux. En raison de la baisse des financements, de nombreux postes, voire des services entiers de prévention spécialisée, ont été supprimés ces dernières années. 50 % des quartiers de la politique de la ville bénéficiaient en 2016 de la présence d’une équipe de prévention spécialisée. Pour favoriser leur réimplantation, la Stratégie Pauvreté a apporté un soutien de 5 millions d'euros par an entre 2019 et 2021, avec l’ambition de recruter 300 nouveaux éducateurs dans le cadre du plan de relance des quartiers.
Rémunérations et conditions de travail*
La rémunération est souvent calquée sur celle d’éducateur spécialisé de la grille de la convention collective nationale de 1966, soit 1811 euros brut pour un débutant, jusqu’à 3178 euros en fin de carrière. Ces salaires ne prennent pas en compte les éventuelles indemnités (Ségur 1, Ségur 2, Laforcade).
Diplôme et formation
Il n’existe pas de diplôme spécifique d’éducateur de rue et aucun organisme ne prépare à cette fonction. La plupart des professionnels disposent d’un diplôme d’État d’éducateur spécialisé (DEES), de moniteur éducateur (DEME) ou encore d’assistant de service social (DEASS). Le métier s’apprend donc sur le terrain. Le Cnlaps forme néanmoins chaque année près de 600 personnes sur la prévention spécialisée, notamment sur le travail de rue.
Validation des acquis de l’expérience : non
* Chiffres au 1er janvier 2022
À lire
Mais qui veut la mort de la prévention spécialisée ? Des premiers pas aux derniers jours, Pascal Le Rest, L’Harmattan, 2019
Éduquer dans la rue, enquêtes sur la prévention spécialisée aujourd’hui, Véronique Le Goaziou, Presses de l’EHESP, 2015
En savoir plus
Le Comité national des acteurs de la prévention spécialisée : www.cnlaps.fr
Code de l’action sociale et des familles, art. L 121-1 et L 121-2
Rapport de la mission parlementaire sur la prévention spécialisée, Assemblée nationale, 1er février 2017