Depuis une trentaine d’années, l’interprétation en langue des signes française (LSF) s’est considérablement développée. Intermédiaire essentiel pour les personnes sourdes, l’interprète leur permet de se faire comprendre et de communiquer avec les entendants. Sans être pour autant un troisième interlocuteur, il doit véhiculer le sens et l’intention du message, fluidifier la conversation. Il veille à ce que toutes ses subtilités soient bien transmises et surtout bien comprises. L’interprète garde une certaine distance quelle que soit la situation. Impartial, il est aussi tenu au secret professionnel. Un métier qui exige écoute, présence et concentration. Il se développe notamment avec l’essor de la visio-interprétation.
Lieux d’exercice
L’Association française des interprètes et traducteurs en LSF (Afils) a recensé environ 400 diplômés pour une population estimée à 120 000 sourds et 360 000 malentendants sévères. Leur nombre est insuffisant pour répondre aux besoins, estimés à 3 000 spécialistes. Ils travaillent majoritairement dans des associations ou en tant qu’agents de collectivités territoriales. Ils exercent ainsi auprès des pôles Santé surdité (en réseaux hospitaliers ou centres médico-psychologiques), des maisons départementales des personnes handicapées (MPDH) ou des services sociaux. Certains optent pour le statut d’indépendants ou se regroupent en créant leur propre structure professionnelle sous forme d’association ou de société coopérative ouvrière de production (Scop) pour une meilleure visibilité.
Rémunérations et conditions de travail*
Selon la convention collective nationale du 15 mars 1966, interprètes LSF commencent leur carrière, hors primes, à 1811 euros brut pour la terminer à 3178 euros brut à la fin. S’ils sont titulaires d’un diplôme professionnel de niveau III, leur premier salaire équivaut à 1 770 euros brut pour atteindre 3 108 euros brut en fin de carrière.
Diplôme et formation
Cinq universités proposent des masters en deux ans, accessibles à bac +3 sur dossier, puis sur concours ou examen : Paris 8, l’École supérieure d’interprètes et de traducteurs (Esit) de Paris 3 Sorbonne nouvelle, le Centre de traduction, d’interprétation et de médiation linguistique (Cetim) de Toulouse Le Mirail, l’université de Lille 3 et celle de Rouen. Le Cetim délivre également une licence. Par ailleurs, il existe des formations de spécialisation, non diplômantes, dans certains domaines ciblés.
Validation des acquis de l’expérience : oui
* Chiffres au 1er janvier 2022
En savoir plus
Association française des interprètes et traducteurs en LSF : www.afils.fr
Le blog d’un interprète en langue des signes: https://interpretelsf.wordpress.com
« Les interprètes en langue des signes françaises » dans l’onglet professionnels.accessibilité/communication sur surdi.info
À lire
Traductologie et langue des signes, sous la direction de Florence Encrevé, Classiques Garnier, 2021
L’interprétation en langue des signes, Alexandre Bernard, Florence Encrevé, Francis Jeggli, PUF, 2007