L’interprète social et médical est un facilitateur du dialogue entre les personnels des services sociaux, médicaux, éducatifs et administratifs et les publics ne maîtrisant pas le français. Par exemple, il intervient dans le cadre de consultations médicales, d’entretiens avec une assistante sociale pour une demande de logement ou de CMU, une réunion parents-professeurs… Il doit donc maîtriser et comprendre le fonctionnement du système social et médical français, connaître la langue et les codes culturels de l’usager non francophone et s’assurer que la réponse du professionnel est bien comprise. Il doit aussi respecter la confidentialité des échanges, s’abstenir de tout jugement, et adopter une posture impartiale.
Lieux d’exercice
Ces interprètes travaillent pour des associations intervenant dans des hôpitaux, des centres de protection maternelle et infantile (PMI), d’aide sociale à l’enfance (ASE), de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), des missions locales, des écoles, etc. Ils peuvent être salariés ou free-lance et doivent être assermentés pour travailler pour la justice. En 2012, dix associations représentant 700 interprètes ont défini une charte encadrant la pratique du métier et définissant sa déontologie. La loi de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016 reconnaît que « la médiation sanitaire et l’interprétariat linguistique visent à améliorer l’accès aux droits, à la prévention et aux soins des personnes éloignées des systèmes de prévention et de soins, en prenant en compte leurs spécificités ». La Haute Autorité de santé a diffusé un référentiel de compétences, de formation et de bonnes pratiques de la médiation en santé.
Rémunérations et conditions de travail
Leurs interventions peuvent être facturées à l’heure, au forfait, via un marché public ou encore sous forme de subvention directe à l’association. Les salaires sont donc très variables (de 10 euros de l’heure à 1 800 euros par mois) selon leurs employeurs et les demandes de traduction.
Diplôme et formation
L’université Paris 7 Denis Diderot a créé, en 2012, un diplôme universitaire (DU) de médiateur interprète dans les services publics s’adressant aux diplômés de master 2 en traduction ou interprétation qui souhaitent se spécialiser, aux traducteurs et interprètes en activité désirant se former à la médiation multilingue et aux personnels de structures sociales et médicales amenés à servir de médiateurs. Pour intégrer cette formation (de janvier à juin, elle comprend 100 heures de cours), il est nécessaire de parfaitement maîtriser la langue française ainsi qu’au moins une langue étrangère. Les associations employant des interprètes proposent également des formations internes non diplômantes.
Validation des acquis de l’expérience : oui
Mariette Kammerer avec Flore Mabilleau
À lire
L’interprétariat médico-social : une exigence éthique, Laurence Kotobi, in La Santé en action n° 442, décembre 2017
En savoir plus
La charte de l’interprétariat médical et social et le Réseau de l’interprétariat médical et social (RIMES) : à consulter sur le site : migrationssante.org
Décret du 5 mai 2017 relatif à la médiation sanitaire et à l’interprétariat linguistique dans le domaine de la santé
Interprétariat linguistique dans le domaine de la santé, Référentiel de compétences, de formation, et de bonnes pratiques, HAS, 2017
Université Paris 7 Denis Diderot : http://www.eila.univ-paris-diderot.fr