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Kinésithérapeute
Le kiné, gage de mobilité pour les usagers

02/12/2020

Dans le secteur social et médico-social comme ailleurs, les masseurs-kinésithérapeutes soulagent les maux physiques des personnes. Pour autant, leur mission ne se limite pas à la rééducation et à la réadaptation : elle est aussi source de qualité de vie.

Gregory Muchowski

Maintien postural et de l’équilibre, repérage spatial, stimulation motrice, mobilisation articulaire, lutte contre l’immobilité, massage, régulation tonique, étirements… Pour toutes ces manipulations, le masseur-kinésithérapeute est le professionnel le plus indiqué pour agir. Spécialiste des capacités motrices du corps, son rôle consiste en effet à prévenir l’altération des capacités fonctionnelles, à concourir à leur maintien et à les rétablir ou y suppléer. « La kinésithérapie a un énorme champ d’intervention, qu’il s’agisse de soulager des douleurs, de corriger des mauvaises postures, de limiter la perte de mobilité ou encore de proposer des solutions pour aider les patients à surmonter leur handicap », détaille Guy Cardona, qui exerce à mi-temps au sein de l’établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Korian Villa Lauragais, à Baziège (Haute-Garonne).

Dans les structures sociales et médico-sociales, où le besoin en soins médicaux de kinésithérapie est important, leur présence s’avère ainsi souvent essentielle, bien que leurs objectifs diffèrent selon les publics. Ainsi, auprès des personnes âgées, leur mission consiste a minima à conserver l’autonomie, afin de préserver la qualité de vie le plus longtemps possible, tandis qu’avec des enfants et adolescents en situation de handicap, le but est d’exploiter et stimuler les potentialités motrices dans le but de nouvelles acquisitions, donc de progrès. 

Un suivi sur mesure

Après avoir pris connaissance du diagnostic posé par le médecin de rééducation fonctionnelle ou le chirurgien, le professionnel établit son propre bilan, qui comprend le diagnostic kinésithérapique, les objectifs de rééducation et le choix des actions qui lui paraissent les plus appropriées. Pour cela, il fait appel à de nombreuses techniques, qu’il effectue de façon manuelle ou instrumentale (ballon, table de Bobath, barres parallèles, verticalisateur…). Afin de s’adapter au public, il s’intéresse aux personnes dans leur globalité. En fin connaisseur de l’anatomie, c’est à lui que revient, par exemple, le suivi des appareillages des personnes avec troubles moteurs (verticalisateur, siège coquille, corset, matelas moulé, chaussures orthopédiques…). À lui également d’apporter des conseils en termes d’ergonomie pour prévenir les risques de chute et de troubles musculo-squelettiques (TMS) chez les sujets âgés. Une démarche d’autant plus facilitée qu’il voit les patients évoluer dans leur environnement. « En établissements, nous sommes nécessairement un peu multitâches, nous participons aux repas, nous prenons le temps d’observer les personnes, etc. Ce sont autant d’éléments qui nous permettent de mieux les connaître, et d’ajuster notre prise en charge d’une séance à l’autre », reconnaît Gregory Muchowski, qui intervient à l’institut d'éducation motrice (IEM) Petit-Tremblay, à Saint-Pierre du Perray (Essonne). 

Main dans la main

Individuelle ou collective, la prise en charge se déroule en étroite collaboration avec les autres professionnels de la structure, voire parfois en binôme avec le psychomotricien ou l’ergothérapeute. En pédiatrie, le kinésithérapeute entretient également des liens réguliers avec les familles auprès desquelles il trouve un partenaire incontournable. « C’est cette pluralité d’intervenants qui, si elle est harmonisée, présente un véritable intérêt pour le patient, reconnaît Agathe Georges, qui exerce à mi-temps à l’ institut médico-éducatif (IME) Lino Ventura-La Sauvegarde du Nord, à Lomme (Nord). En tant que professionnels, cela permet d’aller tous dans la même direction, de s’échanger des conseils adaptés et d’offrir une complémentarité de prises en charge. » Pour le chef d’établissement, c’est donc un membre à part entière de l’équipe de soins, et, à ce titre, il participe aux réunions de synthèse en vue de l’élaboration du plan d’action. Ce qui constitue sans conteste, pour Agathe Georges, Gregory Muchowski et Guy Cardona, le point fort par rapport à l’exercice libéral.

Carol Eyben

Point de vue

Céline Lignères, kinésithérapeute à la Résidence L’Autat, à Portet-sur-Garonne (Haute-Garonne)

« Notre métier étant très tactile, c’est une bonne voie d’entrée pour lier connaissance. Or, en kinésithérapie, la moitié du soin repose sur la relation avec le patient, particulièrement avec les personnes âgées pour qui le besoin d’être rassurées est manifeste. Lors des premières séances, je consacre donc beaucoup de temps à savoir qui elles sont, quelles sont leurs histoires de vie et les traumatismes qui les ont conduites à devenir dépendantes. Cela me donne des billes pour pouvoir les amener où j’ai envie d’aller. Toutefois, si j’apprécie de travailler avec les sujets âgés, je conserve volontairement une activité libérale à mi-temps, histoire d’avoir des choses un peu plus légères à porter le reste du temps. »

Publié dans le magazine Direction[s] N° 192 - décembre 2020


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