La profession a été officiellement créée en France en 2018. Les infirmiers en pratique avancée ont des compétences élargies : ces professionnels du soin peuvent renouveler, adapter voire prescrire des traitements ou des examens, assurer une surveillance clinique, mener des actions de prévention ou de dépistage. Des actes médicaux menés en accord avec des médecins qui leur confient le suivi de certains de leurs patients dont l’état de santé est stabilisé. Ce nouveau profil doit permettre d’alléger la charge de travail des médecins et d’améliorer l’accès aux soins des patients et usagers.
Lieux d’exercice
Les infirmiers en pratique avancées exercent au sein d’équipes de soins, comme celles des maisons ou des centres de santé, des hôpitaux, des établissements médico-sociaux (plateformes de coordination gérontologique, maisons de retraite, etc), mais également en libéral.
Rémunération et conditions de travail*
Dans la fonction publique hospitalière, les salaires varient de 1838 euros net en début de carrière, à 3024 euros net en fin, primes Ségur incluses. La rémunération des infirmiers en pratique avancée exerçant en libéral a été fixée dans un avenant à la convention nationale des infirmiers. Ces professionnels percevront un forfait de 180 euros par an et par patient pour une activité à temps plein, soit l’équivalent – pour une patientèle de 350 et 400 personnes – d’un revenu de près de 3 300 euros net par mois, selon les projections de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam). Ces rémunérations ne tiennent pas compte des éventuelles primes (heures supplémentaires, indemnités de dimanche…).
Diplôme et formation
Pour obtenir le diplôme d’État d’infirmier en pratique avancée (DEIPA), les infirmiers doivent être titulaires du diplôme d’État d’infirmier, avoir exercé trois ans au minimum et être inscrit à l’ordre infirmier. 30 universités proposent la formation IPA qui dure deux ans (elle peut être plus courte pour les personnes bénéficiant d’une validation des acquis de l’expérience ou des études supérieures). La formation qualifiante alterne enseignements théoriques et pratiques. Elle s’organise autour d’une première année de tronc commun permettant de poser les bases de l’exercice infirmier en pratique avancée (en matière de compétences cliniques, d’innovation dans la pratique, de formation du patient et de ses pairs et de recherche), et d’une seconde année centrée sur les enseignements en lien avec la mention choisie (pathologies chroniques stabilisées et polypathologies courantes en soins primaires, ou oncologie et hémato-oncologie, ou maladie rénale chronique, dialyse et transplantation rénale, ou santé mentale et psychiatrie). Au terme de sa formation, l’infirmier précise la mention choisie puis, une fois diplômé, est reconnu au grade universitaire de master.
Validation des acquis de l’expérience : oui
* Chiffres au 1er janvier 2022
Flore Mabilleau
En savoir plus
Site du ministère des Solidarités et de la Santé :
https://solidarites-sante.gouv.fr, rubrique accès territorial aux soins et fiche pratique avancée
Site de l’Association nationale française des infirmier.e.s en pratique avancée : www.anfipa.fr
Site de l’Union nationale des infirmiers en pratique avancée : www.unipa.fr
Décrets du 18 juillet 2018 (diplôme d’État d’infirmier en pratique avancée) et du 12 août 2019 (mention psychiatrie et santé mentale)
Décret du 12 mars 2020 relatif à l’échelonnement indiciaire du corps des auxiliaires médicaux exerçant en pratique avancée de la fonction publique hospitalière
Décret du 25 octobre 2021 relatif à l’exercice en pratique avancée de la profession d’infirmiers, dans le domaine d’intervention des urgences