Frédéric Raveau est l’un des trois référents territoriaux d’insertion du conseil départemental de Saône-et-Loire.
Le référent (ou responsable) territorial d’insertion (RTI) est un fonctionnaire chargé de superviser la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de l’offre de services départementaux d’action sociale auprès des usagers. Un poste monté en puissance ces dernières années, en particulier dans le cadre de la mise en œuvre du service public de l'insertion et de l'emploi (SPIE ; lire encadré). Premiers bénéficiaires de son action ? Les allocataires du RSA, ainsi que, souvent, un panel plus large de publics en situation précaire nécessitant des mesures favorisant leur insertion sociale et professionnelle.
Développer une dynamique locale
Frédéric Raveau est l’un des trois RTI du conseil départemental de Saône-et-Loire, dont il couvre la partie nord-ouest depuis 2005. Il est à la tête d’une équipe de deux coordinateurs SPIE, quatre gestionnaires RSA et trois conseillers en insertion professionnelle. Ses missions sont diverses. La première : développer une dynamique locale en matière d’offre d’insertion sociale et professionnelle sur le territoire. Il gère, en particulier, les dossiers de quelque 3 000 bénéficiaires du RSA. Garant du bon fonctionnement du dispositif, il veille à la qualité des contrats d’engagement réciproques et suit la bonne avancée du programme personnalisé d’accès à l’emploi.
Des attributions sensiblement les mêmes pour Sylvie Calle, l’une des trois RTI des Alpes-Maritimes, qui anime et coordonne 250 partenaires sur un territoire comptant 8 000 allocataires. Le tout, au sein d’une équipe pluridisciplinaire. « Chacun des trois pôles départementaux comprend un RTI, une adjointe, une assistante et, selon le territoire, un psychologue », précise-t-elle.
Avec allocataires et partenaires
Le quotidien du RTI est placé sous le signe d’une grande richesse humaine et collaborative. « Telle une cheffe d’orchestre, je me déplace dans les structures pour faire le lien entre les différents partenaires et pour accompagner les référents dans leurs missions envers les allocataires, détaille Sylvie Calle. On peut aussi être amenés à recevoir les appels de ces derniers en direct. » Les journées du RTI comprennent aussi de nombreux temps de rencontres avec les partenaires : de Pôle emploi aux caisses d’allocations familiales, en passant par les acteurs des plans locaux d’insertion et d’emploi, de la formation, des missions locales, du logement, de la santé... « Je travaille notamment avec eux sur des projets de développement locaux, témoigne Frédéric Raveau. J’officie également en synergie avec mes homologues des autres services du département : aide sociale à l’enfance et à la famille, politiques d’autonomie, protection maternelle et infantile. » Avec à la clé, pour tous, des emplois du temps assez extensibles.
Compétences techniques et qualités humaines
L’exercice du métier nécessite des compétences en ingénierie de projets, ainsi qu’une bonne connaissance du cadre institutionnel et juridique de l'action sociale. C’est pourquoi le recrutement se fait en général sur des profils bac +3 à 5 en politiques publiques (droit, IEP, économie-gestion, management des associations…). Côté qualités humaines, le sens du travail en équipe et du management, ainsi que de l’écoute, de la communication et de la pédagogie, s’impose. Ainsi qu’adaptabilité, capacité d’organisation et rigueur. « Sans oublier un peu d’imagination, afin d’être en mesure d’inventer les politiques d’insertion de demain », ajoute Frédéric Raveau.
Le RTI est, la plupart du temps, un attaché territorial ou un autre cadre socio-éducatif de catégorie A. Avec un salaire de 3 000 euros bruts environ, auquel s’ajoutent les primes de chaque collectivité. Par la suite, il peut évoluer – par concours interne notamment – vers des postes d’encadrement dans l’insertion ou dans d’autres services départementaux. Ou opter pour une carrière de consultant ou d’expert indépendant.
Catherine Piraud-Rouet
Avis d’expert
Guylène Cadinot, cheffe de projet du SPIE au département de Saône-et-Loire
« L'expérimentation du SPIE est menée dans la majeure partie des départements depuis 2020. Il s’agit d’un consortium rassemblant et cordonnant toutes les structures intervenant dans le parcours vers l’emploi d’une personne. Le référent territorial d'insertion est un maillon-clé entre les volets « social » et « insertion » du dispositif. L’intitulé du poste et son périmètre d’intervention peuvent être variables, en fonction du découpage du territoire, de sa politique d’insertion mais les missions sont sensiblement équivalentes. Le poste préexistait à la mise en place du SPIE. Il devrait également survivre à l’expérimentation, dont le terme est prévu début 2024, afin de laisser la place, dans la continuité, au dispositif France Travail. »
Publié dans le magazine Direction[s] N° 218 - avril 2023