Celui-ci dénonce dans son rapport (1) un dispositif d'accueil et d'hébergement « en voie d'engorgement et de moins et moins efficace », malgré les avancées liées au plan d'action renforcé en faveur des sans-abri à et la loi instituant le droit au logement opposable (Dalo). « On entre dans le dispositif et on en sort dans le même état, [voire] à la case d'en dessous », résume le jury. Qui préconise notamment une réorganisation du dispositif consistant à mettre en place pour tout « bassin de vie », « une chaîne complète et intégrée de l'accueil, depuis l'urgence jusqu'à l'accompagnement dans la durée et l'insertion durable ». Le tout dans le cadre d'un pilotage local « clairement repéré et légitime » et d'un contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens. Autre axe d'amélioration : les conditions d'accueil des sans-abri. Partisan d'un « accueil immédiat, inconditionnel, dans le respect de la dignité », le jury plaide pour l'allègement des règlements de fonctionnement des centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), le développement de l'accueil de couples et familles, et de celui des animaux de compagnie. Et défend une durée de séjour en CHRS adaptée à chacun, et un droit à l'accompagnement personnalisé jusqu'à l'accession au logement, voire au-delà. Ces recommandations ne devraient pas rester lettre morte. En effet, suite au retour fracassant des Enfants de Don Quichotte sur la scène médiatique, François Fillon a annoncé la signature, le 15 janvier 2008, d'un contrat entre le gouvernement et les associations. Celui-ci, fondé sur les conclusions de la conférence de consensus et les 37 propositions du comité de suivi de la loi Dalo, aura pour objectif d'éviter que quiconque soit contraint de dormir dans la rue. Il devrait être assorti d'un calendrier et d'obligations de résultats chiffrés.
(1) Disponible sur le site Internet de la Fnars
Marion Léotoing