Et rien de tel n'a été présenté. » Comme les autres membres du collectif des « associations unies » reçues le 17 septembre par le Premier ministre, la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale affichait sa déception à l'issue de la rencontre. Un rendez-vous organisé dans la foulée de la remise officielle du rapport final d'Étienne Pinte (1), occasion pour François Fillon de présenter un premier bilan des mesures préconisées par le député UMP début 2008 (2). Bilan largement positif selon le baromètre du gouvernement, qui affiche 98 % de mesures réalisées ou en cours. Et des capacités d'hébergement d'urgence à hauteur de 96240 places, « un niveau jamais atteint en France ».
À l'approche de l'hiver
Autre son de cloche du côté des associations unies, qui ont évalué le niveau de mise en œuvre des cent mesures « prioritaires » qu'elles avaient présentées au gouvernement en janvier 2008. Elles diffusent sans surprise un état des lieux plus pessimiste: en matière d'hébergement, 69 % des mesures n'ont pas été lancées. Or, la période hivernale approche. « Les places d'hébergement disponibles ne suffiront pas à accueillir celles et ceux qui seront à la rue. C'est à nouveau la perspective d'accueillir ces personnes dans des lieux inadaptés, pour une simple mise à l'abri. Et qu'en sera-t-il à la sortie de l'hiver? », interroge le collectif. Il dénonce, par ailleurs, le projet de loi sur le logement présenté par Christine Boutin (3), qui « fait fi des propositions des associations unies » et est paru « avant même la remise du deuxième rapport rédigé par Étienne Pinte », travail ambitieux salué par les associations. Dernier espoir pour ces dernières: « Que la discussion parlementaire améliore ce texte qui manque singulièrement d'ambition. »
(1) Rapport sur l'hébergement d'urgence et l'accès au logement des personnes sans abri ou mal logées
(2) Lire Direction(s) n˚ 50, p. 6
(3) Lire Direction(s) n˚ 55, p. 7
Marion Léotoing