L'occasion pour Valérie Létard de répondre (une dernière fois) aux fréquentes accusations émanant du secteur médico-social et de vanter l'action du gouvernement. Elle a notamment assuré que l'État tiendrait ses promesses concernant les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Les postes prévus (dont certains sont vacants depuis 2006) devraient donc être pourvus ou compensés financièrement en deux versements, dont un avant l'été. Convaincu de la nécessité de faire évoluer le statut des MDPH et de leur personnel, le gouvernement étudie, par ailleurs, la possibilité de les transformer en établissements publics locaux et « pourrait proposer d'avancer sur ce sujet d'ici la rentrée ». Enfin, un dispositif « rénové et pérenne » de prise en charge des frais de transport des personnes handicapées devait être proposé avant le 30 juin 2009.
« Détournement » légal?
La Pentecôte a également donné lieu à une salve de critiques sur l'utilisation des fonds récoltés lors de la journée de solidarité. L'argument du gouvernement, qui martèle que ces crédits sont intégralement affectés aux personnes âgées et handicapées, ne convainc pas l'Association des paralysés de France. L'organisation, qui rappelle que la vocation initiale des sommes ainsi collectées était la « compensation intégrale » et non le financement d'une politique globale du handicap, accuse l'État de les détourner « légalement ». De son côté, l'association de directeurs AD-PA assure que « plus de 1,2 milliard d'euros provenant du jour férié supprimé n'ont pas été dépensés comme prévu ». Et que, sur cette somme, 700 millions d'euros ont « servi à diminuer l'engagement de l'État et de l'assurance maladie dans le secteur ». Des faits que « l'État ne conteste d'ailleurs pas ».
Premier rapport de l'ONFRIH
Autre création de la loi de 2005 au cœur de l'actualité: l'Observatoire national sur la formation, la recherche et l'innovation sur le handicap (ONFRIH), qui vient de publier son premier rapport d'étape annuel. Notant que « dans le domaine du handicap, le paysage actuel de la formation des professionnels est complexe », le document suggère notamment de « recentrer les formations des professionnels sur un socle commun ». Il pointe aussi le manque de liens entre chercheurs et professionnels et préconise que les progrès des uns se répercutent davantage sur les pratiques des autres.
Tiphaine Boucher-Casel