Tel est le principal constat du groupe de travail sur les politiques d'hébergement mis en place le 5 mai dernier. Réunissant État et associations, il avait été impulsé par Christine Boutin à la suite de la publication du rapport de Julien Damon (1). Et avait pour mission d'établir une feuille de route, prélude à une refondation du système.
Simplification
Rendue publique, cette feuille de route liste cinq grands objectifs et reprend deux préconisations du rapport: la simplification de l'offre d'hébergement et la mise en place de systèmes d'observation et d'évaluation des résultats. En revanche, elle demeure floue sur l'échelle de pilotage idéale de la politique d'aide aux sans-abri. Là où Julien Damon réclamait une vraie décentralisation, elle se contente de suggérer une « démarche de planification territoriale ». Enfin, le groupe de travail prône l'intégration des dispositifs d'hébergement à une logique globale d'accès au logement et une réforme du mode de prise en charge (référent social unique, parcours individualisés, etc.).
Ces mesures satisferont-elles le Haut comité pour le logement des personnes défavorisées? Au moins partiellement a priori. Son dernier rapport suggère en effet une évaluation systématique des dispositifs et une individualisation de la prise en charge de certains publics. Reste à savoir si sa demande d'une décentralisation expérimentale sera prise en compte.
La ministre, alors qu'elle était encore en poste, a demandé le 18 juin la constitution d'un comité de pilotage national. Qui, d'ici septembre, devra élaborer un « schéma national de la refondation » pour les trois ans à venir et définir six ou sept territoires d'expérimentation. Prudence, répond la fédération Fnars, qui estime que cette refondation « ne peut se faire brutalement », et affiche ses priorités: l'accueil inconditionnel et immédiat, le renforcement de la prévention, et la mise en place d'un pilotage interministériel fort et enfin clairement identifié.
(1) Lire Direction(s) n˚ 63, p. 7
T. B.-C.