Bernard Cavat, secrétaire général du GNDA
Le GNDA vient d'opter (1) pour une adaptation de ses orientations et de son fonctionnement. Pourquoi une telle évolution ?
Notre feuille de route 2011-2013 est basée sur une double analyse. Tout d'abord, la fonction de direction générale a évolué ces 25 dernières années. À l'origine, le GNDA (2) a dû en assurer la promotion et en prouver la pertinence. Mais aujourd'hui, il y a un risque d'instrumentalisation, car les pouvoirs publics ont bien compris l'intérêt de pouvoir restreindre la négociation au niveau des directions générales (et non plus des établissements), par le biais des contrats d'objectifs et de moyens notamment. Seconde évolution : le directeur général (DG) n'est plus l'homme charismatique et omniprésent qu'il a longtemps incarné. L'arrivée de nouveaux collaborateurs a fait de lui l'animateur d'un collectif.
Concrètement, comment comptez-vous prendre en compte ces changements ?
Nous avons décidé d'expérimenter de nouvelles procédures. Nous réfléchissons, par exemple, à ouvrir certaines de nos manifestations à d'autres cadres de direction ou encore à assouplir nos modalités d'adhésion. Ces tests sont susceptibles d'entraîner à terme une modification de nos statuts.
Le groupement a également planché sur la question des repères pour une éthique de la fonction de DG. Le signe, là aussi, de mutations dans le secteur ?
Nous sommes confrontés à la fois à une forte pression des pouvoirs publics, visant au regroupement de nos associations, mais également à leur récurrente mise en concurrence, via notamment les appels à projets. Nous tenions à réaffirmer que ces évolutions ne doivent pas se traduire par une concurrence sauvage, mais bien s'opérer dans l'intérêt premier des usagers. Il est essentiel, en outre, de ne pas négliger l'importance de notre « plus » démocratique : notre légitimité repose aussi sur le fait associatif.
(1) Lors du séminaire des 29 et 30 septembre, les instances du GNDA ont été renouvelées.
(2) Lire Direction(s) n° 86, p. 24
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 90 - décembre 2011