L'École des hautes études en santé publique (EHESP) fait les frais de la révision générale des politiques publiques. Le budget 2011 comporte une baisse des financements des ministères sociaux de 17 % par rapport à 2010. Cette décision, validée lors du conseil d'administration de l'établissement du 16 décembre 2010, suscite des critiques. « Les subventions ministérielles (qui couvrent 22 % des charges) sont bien inférieures aux contributions des établissements de la fonction publique hospitalière (près de 56 %). Va-t-on vers le subventionnement des activités universitaires par les établissements publics ? », s'interroge le syndicat de directeurs Syncass-CFDT. En ligne de mire : le fort développement des formations universitaires proposées par l'EHESP... qui risque (à nouveau ?) de faire perdre de vue sa mission première : former des fonctionnaires.
Maintien du concours d'entrée
En effet, l'an passé, la politique de diplômation envisagée par Antoine Flahault, le directeur de l'École, avait fait monter au créneau les élèves et les syndicats. « Un groupe de travail, composé de la direction, des syndicats, des enseignants et des élèves a permis de clarifier l'objectif recherché et d'établir des "garde-fous " », explique Jean-Luc Gibelin, responsable du collectif de directeurs Ufmict-CGT. Le texte, validé par le conseil d'administration de l'EHESP en octobre, a apporté les assurances attendues par les syndicats : maintien du concours d'entrée, priorité aux formations professionnelles obligatoires et rémunérées, individualisation des parcours. « Les coopérations entre EHESP, universités et grandes écoles peuvent être une chance pour les élèves. Ils ont ainsi la possibilité de compléter et enrichir leur formation statutaire. Mais cela ne doit pas s'inscrire dans une logique visant à recruter des contractuels, à l'heure où les effectifs d'élèves-fonctionnaires sont en baisse », avertit Michel Rosenblatt, secrétaire général du Syncass-CFDT.
Nadia Graradji
Publié dans le magazine Direction[s] N° 82 - mars 2011