Ces quatre dernières années, la part des directeurs des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux (D3S) en détachement, en particulier vers le corps des directeurs d’hôpitaux (DH), est en augmentation : de 3,3 % en 2009 elle est passée à 8,6 % en 2013. Ce constat, établi par le Centre national de gestion (CNG) des praticiens hospitaliers et des personnels de direction de la fonction publique hospitalière [1], confirme les craintes des organisations syndicales. « Bien sûr, cette situation peut relever d’un choix personnel, d’une certaine fibre sanitaire. Mais c’est aussi l’expression du fort décrochage, au niveau indemnitaire, entre D3S et DH, analyse Éric Clapier, l’un des vice-présidents du Syndicat des manageurs publics de santé (SMPS). À laquelle s’ajoutent les conditions de travail parfois difficiles des D3S, qui doivent faire face à une contrainte budgétaire forte et qui peuvent moins souvent que les DH compter sur une équipe de direction. » D’ailleurs, le CNG relève qu’une majorité d’élèves issus de la dernière promotion ont préféré commencer leur carrière en tant qu'adjoints plutôt que chefs d'établissement, alors que la tendance « était plutôt inverse en 2009 ».

Indicateurs au rouge

La difficulté à pourvoir les postes vacants (notamment en zones rurales) reste d’actualité. Elle est, entre autres, alimentée par l'intensification des départs à la retraite, qui reste la première cause de sortie du corps (concernant 75 professionnels en 2012). Résultat ? Pour la première fois depuis dix ans, l’effectif global est en baisse (1865 D3S en 2012). « Les indicateurs sont passés au rouge, alerte Sébastien Retord, secrétaire national du syndicat Syncass-CFDT. Sur certains territoires, le manque de directeurs est à l’origine de rapprochements forcés entre les structures. Et la tendance risque de se maintenir : près de 10 % du corps à vocation à partir dans les cinq ans… »

[1] Rapport d’activité 2012 du CNG, consultable sur www.cng.sante.fr

Publié dans le magazine Direction[s] N° 108 - juin 2013