Présidant son premier conseil commun de la fonction publique (CCFP) le 10 juillet, le ministre Gérald Darmanin a confirmé le gel de la valeur du point d’indice pour 2018. L'annonce a immédiatement fait bondir huit organisations syndicales [1], qui ont réclamé des mesures pour « restaurer le pouvoir d’achat ». Si le ministre a bien noté sur son calendrier un rendez-vous salarial à l’automne, celui-ci vise en particulier à… « échanger sur l’application aux agents de la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG ) » prévue en 2018.
À ces motifs d’inquiétude s’ajoute la volonté de mener « une gestion différenciée des fonctions publiques », évoquée par Emmanuel Macron le 17 juillet lors de la Conférence des territoires. Afin, par exemple, que la revalorisation de la valeur du point dans l’hospitalière n’entraîne pas le même mouvement dans la territoriale. Une annonce perçue comme une menace pour l’unité de la fonction publique par l'Unsa et la FSU.
Le calendrier de PPCR révisé ?
Lors du CCFP, le ministre a par ailleurs précisé que le rétablissement du jour de carence pour les agents en arrêt maladie (également très contesté par les syndicats) serait intégré au projet de loi de finances pour 2018. Indiquant toutefois que la santé au travail sera au menu des concertations à venir. Parmi les autres thèmes qu’il souhaite inscrire à l’agenda social : l’accompagnement professionnel ou encore l’emploi des personnes handicapées. En outre, des états généraux du service public se tiendront à la rentrée afin de donner la parole aux fonctionnaires.
Dernier sujet qui fâche ? La perspective d'un « étalement de la montée en charge du protocole Parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR) ». Une douche froide pour les syndicats qui, dans un courrier du 17 juillet au Premier ministre, dénoncent la remise en cause du respect de la parole de l’État.
[1] CGT, CFDT, FO, FSU, Solidaires, CFTC, FA-FP.
Noémie Colomb
Publié dans le magazine Direction[s] N° 156 - septembre 2017