Ceci est un test

Directions.fr : Le site des directeurs et cadres du secteur social et médico social

Équipes de direction

Responsables jusqu’où ?

01/09/2021 -  La question taraude régulièrement les managers des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Mais la crise sanitaire du Covid-19 lui a donné une nouvelle ampleur. Plaintes de familles, mises en demeure d’inspections du travail… La question de la responsabilité juridique des directions est prégnante et son appréhension indispensable.

SOMMAIRE DU DOSSIER :

  • Responsables, jusqu’où ?
  • « La sécurité toujours au service de la liberté »
  • Traçabilité et transparence comme éléments de preuve
  • « Les dirigeants doivent être bien protégés »

Responsabilité des directeurs
« Les dirigeants doivent être bien protégés »

01/09/2021

Si les directeurs et directeurs généraux du secteur sont rarement mis en cause à titre personnel, le risque existe néanmoins. Et ses conséquences potentiellement lourdes, explique Jean-Yves Delecheneau, responsable Missions assurances chez Smacl assurances. Ils les invite donc à être vigilants sur les garanties souscrites.

À quels titres la responsabilité individuelle des directeurs peut-elle être engagée ?

Jean-Yves Delecheneau. La responsabilité personnelle du dirigeant, en tant que personne physique, ne peut être mise en cause que dans des cas limités. Il peut tout d’abord engager sa responsabilité pénale, lorsqu’un accident grave survient et qu’il est démontré qu’il a commis une faute qualifiée. Le cas classique est celui de l’incendie survenant dans un établissement : la directrice d’une structure pour personnes âgées a ainsi été condamnée, avec l’organisme gestionnaire, pour homicide involontaire après l’intoxication de deux résidents en raison d’un cumul de fautes. L’intoxication ayant été causée par le dysfonctionnement des bouches d’extraction des fumées, il lui a été reproché de ne pas avoir vérifié leur état de marche après le passage de l’entreprise de réparation, de ne pas avoir organisé les visites réglementaires de sécurité et de ne pas avoir pris de dispositions pour surveiller le résident à l’origine de l’événement, alors même qu’elle connaissait ses antécédents de pyromane.  

Qu’en est-il de leur responsabilité civile personnelle ?

J.-Y. D. Elle peut être concernée d'abord en cas de faute d’une extrême gravité, inexcusable ou séparable de leurs fonctions (dite « détachable du service » dans le secteur public), tels que l’escroquerie ou l’abus de confiance. Seconde possibilité : s'il y a faute de gestion occasionnant des dommages financiers à l'association ou à l'établissement. Enfin, comme le laisse penser une décision de 2018 de la Cour de cassation [1], quand la faute pénale est reconnue par les juges, quand bien même celle-ci serait non intentionnelle.

De telles situations sont-elles fréquentes ?

J.-Y. D. Non, elles sont marginales. Il y a peu de mises en cause, et encore bien moins de condamnations. Pour autant, il est important que les dirigeants soient bien protégés car lorsque leur responsabilité est retenue, les conséquences ne sont pas neutres. D’abord en termes d’image, mais aussi d’un point de vue financier, car les dommages et intérêts qu’ils devront supporter sur leurs deniers personnels peuvent être importants.

Faut-il comprendre que c’est la responsabilité de l’employeur, qu’il soit privé ou public, qui est davantage recherchée ?

J.-Y. D. Comme prévu par la loi, celui-ci est en effet responsable du fait de ses salariés ou de ses agents. Ainsi, dans la grande majorité des cas, les incidents débouchant sur un contentieux (comme la fugue ou la chute d’une personne accueillie, des agressions entre résidents ou envers des visiteurs…) engagent la responsabilité civile, et plus exceptionnellement pénale, de l’organisation en tant que personne morale, mais pas celle de ses dirigeants. Elle est d’ailleurs souvent retenue, car les juges souhaitent indemniser les victimes. C’est pourquoi, dans le secteur médico-social, les contrats d’assurance classiques couvrent ce risque. Mais la Smacl, comme d’autres, propose également aux structures privées des contrats couvrant la responsabilité personnelle de leurs dirigeants. Dans le secteur public, les agents peuvent quant à eux faire jouer leur protection fonctionnelle.

Quels types de garanties prévoient ces contrats ?

J.-Y. D. Le contrat Responsabilité civile de la structure couvre notamment la réparation des dommages, la défense pénale et civile de la personne morale et, souvent, celle des dirigeants, ainsi que les frais d’expertise. Le contrat spécifique à ces derniers a, quant à lui, pour objet principal de prendre en charge les conséquences pécuniaires des erreurs de gestion. Sans compter les dommages en cas de faute pénale non intentionnelle, les frais de défense et de procédure. Il peut également comporter des garanties complémentaires comme la gestion de crise, l'information juridique et l’assistance psychologique. Il ne pourra cependant jamais être mis en œuvre en cas de faute intentionnelle du dirigeant, les contrats d’assurance reposant sur une notion d’accident. De même, ils ne couvriront jamais une amende car celle-ci est personnelle. Enfin, il faut être attentif à l’existence d’une franchise ainsi qu’aux plafonds des garanties, car les condamnations peuvent être lourdes.

[1] Cour de cassation, chambre criminelle,  n° 16-83.961, 5 avril 2018

Propos recueillis par Élise Brissaud

Publié dans le magazine Direction[s] N° 200 - septembre 2021






Ajouter un commentaire
La possibilité de réagir à un article de Direction[s] est réservé aux abonnés  du magazine Direction[s]
Envoyer cette actualité par email :
Email de l'expéditeur (vous)*

Email du destinataire *

Sujet*

Commentaire :

* Champs obligatoires

Le Magazine

N° 235 - novembre 2024
Fundraising. Une course de fonds
Voir le sommaire

Formation Direction[s]
Offres d'emploi
Les 5 dernières annonces publiées
Conseil Départemental de la Seine Saint Denis

DIRECTEUR·RICE GÉNÉRAL·E DU CDEF 93

Conseil Départemental de la Seine Saint Denis

MEDECIN REFERENT MALADIES INFECTIEUSES

UDAF DE LA MARNE

DIRECTEUR DE POLE (H/F)

Le Département de la Manche

Responsable du territoire de solidarité Coutançais (f/h)

Département du Val-de-Marne

GESTIONNAIRE COMPTABLE (H/F)


Voir toutes les offres
Agenda
25 au 27 novembre 2024, à Paris-La Défense et en ligne

JASFFG 2024

26 et 27 novembre 2024, à Poitiers

Intergénération & transmission

26 et 27 novembre 2024, à Paris

Journées internationales de la qualité hospitalière et en santé 2024

27 novembre 2024, à Paris

Rencontres de la justice des mineurs

27 novembre 2024, à Hérouville-Saint-Clair

Les violences sexuelles faites aux enfants : de la dénonciation à la reconstruction


Voir tous les évènements
Trophée Direction[s] : l'essentiel

Logo Trophée 2

Participez au Trophée Direction[s] 2024 !!

Sous les hauts patronages de :

Paul Christophe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes


Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée des Personnes en situation de handicap

En partenariat avec :

Logo Axiome