Le Médiateur de la République a rendu public, le 9 février, un rapport sur les maltraitances financières à l'égard des personnes âgées dans les établissements sociaux et médico-sociaux. S'il évite de stigmatiser les structures, il pointe du doigt certaines lacunes. Au rang de ses constats : les directeurs d‘établissements méconnaissent les dispositions de la loi du 5 mars 2007 relative à la protection des majeurs. Par ailleurs, les moyens et les solutions déployés pour prévenir la maltraitance financière restent insuffisants. Enfin, le manque, voire l'absence, de communication avec les tribunaux sont autant de freins à la prévention des abus et à la protection des personnes âgées.
Pour y remédier, les auteurs du rapport préconisent d'organiser de grandes campagnes de formation et d'information pour mieux familiariser les professionnels avec la réglementation et les aider à repérer les facteurs de risque. Ils suggèrent, en outre, de créer une équipe mobile au sein des institutions, « lieu de parole sur la maltraitance et relais avec les personnes ressources ».
Systématiser les inventaires
Autres propositions : la rédaction d'une « déontologie multiprofessionnelle de la personne protégée », la mise en œuvre d'un audit général pluridisciplinaire dès la première alerte, ainsi que la réalisation d'un inventaire obligatoire des biens dès l'entrée en établissement. Pour « soulager les services de tutelle », le rapport suggère aussi d'instituer une « sauvegarde simple » en établissement. Une mesure que l'association de directeurs AD-PA juge inadaptée, arguant que les institutions, « notoirement sous-dotées en personnels, ne peuvent, en plus, assurer les fonctions de mandataires judiciaires ». Selon le syndicat de directeurs Syncass-CFDT, le rapport ne fait pas le tour du sujet. Pire, il ne soulève pas la question des moyens.
Aurélie Raymond
Publié dans le magazine Direction[s] N° 83 - avril 2011