"Une reconnaissance en tant que pionniers"
Didier Gaillard, directeur 
Association Les jeunes handicapés, Lahage (Haute-Garonne)
Mention 2018 - Catégorie Adaptation de l'offre aux besoins et attentes des publics
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« Notre association souhaitait « jauger », à l’échelle nationale, le caractère pertinent et innovant de notre projet du « Restô des lacs » pour le faire connaître et reconnaître. Bien que cela puisse paraître orgueilleux, nous souhaitions qu’il fasse des émules dans l’intérêt des personnes accompagnées en établissements et services d'aide par le travail (Esat).

Le Restô des lacs a vu le jour parce que nous avons entendu les demandes de travailleuses et travailleurs d’Esat : ils voulaient œuvrer dans un « vrai restaurant », et non pas dans un restaurant identifié comme dédié à la différence. Rien ne peut être fait sans la personne accompagnée. En l’écoutant, nous nous risquons à être innovants. Modestement, nous souhaitions révéler l’existence d’une nouvelle forme d’inclusion, qui comporte une prise de risques. Ici, les compétences des travailleurs d’Esat sont mises en évidence, sans stigmatisation, dans un secteur d’activité qui connait parfois une pénurie de main d’œuvre.

Obtenir une mention au Trophée a constitué la caisse de résonnance médiatique escomptée : nous avons eu depuis des échanges avec des professionnels curieux de savoir comment nous avions pu réussir. Notre plus belle récompense a été de rencontrer des restaurateurs désireux d’embaucher des travailleurs d’Esat. Cela nous a aussi apporté une reconnaissance en tant que pionniers. Depuis, nous avons été sollicités pour accompagner, en tant que consultants, un projet de restauration innovant.

Pour les personnes accompagnées, il y a une fierté personnelle à participer à cette aventure du Trophée Direction[s]. Pour les professionnels, c’est indéniablement la récompense d’un travail accompli qui a du sens et qui est reconnu comme tel. Car, au-delà de l’innovation, c’est la pertinence du projet qui a été saluée.

La cérémonie a été très solennelle, dans un cadre qui ne l’était pas moins. Il était important pour moi de faire passer un message : celui de la difficulté pour quelques-uns d’accéder à un métier compte tenu de leur différence. Je l’ai fait de ma place de directeur, mais aussi de celle du citoyen désireux que la fraternité républicaine nous fasse dépasser le stade des clichés et des craintes au sujet des travailleurs handicapés. »

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