Les membres du jury 2012
Christian Berthuy, directeur général de l’association Oeuvre des villages d’enfants (OVE), à Vaulx-en-Velin (Rhône)
Maurice Bornet, directeur de l’Association pour une vieillesse heureuse (Avihe), à Saint-Amant-Tallende (Puy-de-Dôme), lauréat 2011
Armelle de Guibert, directrice du pôle précarité de l’association Les Petits Frères des pauvres, à Paris
Alain Haneuse, responsable des formations D3S et Cafdes à l’École des hautes études en santé publique (EHESP), à Rennes
Françoise Jacquemet, directrice du pôle hébergement urgence de l’Association d'information et d'entraide mosellane (AIEM), à Metz
Arnaud Vinsonneau, consultant et membre du conseil scientifique de l’Anesm
Palmarès 2012
Catégorie Coopération et ouverture sur le territoire
Lauréat et Trophée 2012 : Le CHU de Limoges (Haute-Vienne)
Action primée. L’Unité de recours et de soins gériatriques (URSG) assure une prise en charge en amont de l’urgence dépassée des personnes âgées dépendantes résidant dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) du territoire, afin de limiter l’aggravation de leur dépendance. L’unité intervient en soutien des Ehpad qui, faute de personnel infirmier 24 heures sur 24 et 365 jours par an, ne peuvent garantir une continuité des soins paramédicaux pour des pathologies aiguës déjà diagnostiquées. La prise en charge se fait directement à l'USRG au sein du service de soins de suite et de réadaptation gériatrique, sans passer par les urgences ou un service aigu de l’hôpital. Les Ehpad doivent s’engager à réadmettre la personne âgée une fois son état stabilisé.
Le jury a aimé : la création d’un maillon manquant dans le parcours de soins des usagers des Ehpad, évitant en cas d’urgence la rupture avec le milieu de vie habituel, le travail de rapprochement et de décloisonnement entre le médico-social et le sanitaire, son caractère innovant, remarquable et… reproductible.
Catégorie Gouvernance et management d’équipe
Lauréats. La maison d'accueil spécialisée (MAS) les Myosotis, l'Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées (Adapt) du Cambrésis, la Maison Saint Jean-Marie Vianney, Floralys Résidences, Floralys Domicile, à Cambrai (Nord)
Action primée. Les cinq établissements médico-sociaux (une MAS, un foyer de vie, un institut d'éducation motrice, deux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et un service d'aide à domicile) se sont rapprochés dans le but de prévenir l’usure des professionnels en leur faisant découvrir d’autres lieux et méthodes d’intervention, compatibles avec leur qualification. Avec l’appui technique de la Maison de l’emploi du Cambrésis, ils ont organisé une semaine d’immersion pour leurs équipes. Des conventions de mise à disposition ont ainsi été conclues. Pour la première édition, après une première journée de présentation des secteurs, des établissements et des fiches de poste, dix aides médico-psychologiques (AMP) et aides-soignants ont donc découvert d’autres structures et d’autres publics. Au cours de la semaine, un tuteur chapeautait chaque « stagiaire ». L'initiative a été clôturée par un retour d’expériences des salariés concernés.
Le jury a aimé : l’idée simple, gage de dynamisme collectif, visant l’ouverture sur d’autres pratiques et d’autres publics, la valeur ajoutée pour les usagers, la reconnaissance des savoir-être et le caractère hautement reproductible.
Catégorie Adaptation des structures à l’évolution des besoins des usagers et promotion de la citoyenneté
Lauréat. L'Établissement public de soins et d’adaptation et d’éducation (EPDSAE) de Lille (Nord)
Action primée. Le Dispositif d’accompagnement éducatif à domicile (Dahlia), créé dans le cadre de la protection de l’enfance par l’accueil mères et enfants de l’EPDSAE, s’adresse aux femmes enceintes et aux familles quittant un hébergement. Il favorise l’accès de ces femmes à un logement auprès d’un bailleur, privé ou public, via le système des baux glissants. Et travaille sur les capacités parentales des familles. Le processus d’admission et de suivi vise à situer les personnes comme des parents responsables. Tout au long de l’accompagnement, ceux-ci sont présents dans tous les temps de rencontre et de contractualisation. Le Dahlia a pour objectif de permettre à ces femmes d’être actrices de la société et de développer leur autonomie.
Le jury a aimé : l’originalité de cette structure de transition vers la vie sociale « autonome », le partenariat entre différents secteurs et acteurs locaux, le travail global sur la parentalité et l’accès au logement.
Catégorie Développement durable et démarche responsable
Lauréat.L'établissement et service par le travail (Esat) Les Genêts d’or, Landivisiau (Finistère)
Action primée. Création d’un atelier de collecte et de tri de papier au sein de l’Esat, contribuant à l'ouverture de la première usine de production de ouate de cellulose de l’Ouest [2]. Par sa démarche responsable, l’Esat a créé une nouvelle activité en interne pour les travailleurs handicapés en devenant un acteur économique du territoire et un maillon entre les entreprises soucieuses de la gestion de leurs déchets et celles qui recherchent une matière première isolante de qualité. Les équipements de l’atelier de tri ont été choisis avec deux objectifs : offrir aux ouvriers de bonnes conditions de travail et leur donner la plus grande autonomie possible, au sein de bâtiments répondant aux normes environnementales. Les travailleurs ont été associés dès le départ à la démarche et des emplois ont été créés.
Le jury a aimé : une démarche novatrice répondant à la fois aux problématiques sociales, écologiques et économiques dans une logique de développement durable et responsable. La création d’une « boucle » autonome par la mise en œuvre de leur propre filière rendant tous les acteurs interdépendants et complémentaires.
Coup de cœur du jury
Lauréat. La Résidence Jean Mahaut, à Nieul (Haute-Vienne)
Action primée. Le partenariat initié par l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) avec le centre de détention d’Uzerche (Corrèze), dans l’objectif de promouvoir l’accès à la nature pour tous, de favoriser des échanges intergénérationnels et le lien social entre usagers et prisonniers, et de lutter contre les a priori réciproques. En 2010, le conseil de la vie sociale constate que les résidants les plus dépendants sont privés d’activités de plein air par manque de matériel adapté. L’Ehpad décide d’organiser des balades grâces à des joëllettes (fauteuils tout terrain mono roue) portées par des détenus. La convention, signée en avril 2011 et qui prévoit une randonnée par mois de mai à octobre, a été renouvelée en 2012. La résidence concourrait dans la catégorie Adaptation des structures à l’évolution des besoins des usagers et promotion de la citoyenneté.
Le jury a aimé : la rencontre improbable entre deux populations vivant en institution, des « mondes hors du temps et de la société » peu amenés à échanger ; la démarche d’ouverture (d’esprit et sur le territoire), la promotion des valeurs d’entraide et de tolérance, le travail sur la question du lien et de l’utilité sociale.
Prix des lecteurs 2012
Adaptation des structures à l’évolution des besoins des usagers et promotion de la citoyenneté
Les lecteurs ont décidé de récompenser l’Association des paralysés de France (APF) de l’Hérault, qui a reçu 52 votes sur les 131 exprimés pour son service d’accompagnement aux aides humaines en emploi direct (SAAHED). Ouvert en janvier 2010, il soutient les personnes handicapées dans leur fonction d’employeur de leurs assistants de vie.Il accompagne ces usagers dont les besoins en aide humaine se situent entre 24 et 34 heures par jour et qui emploient de quatre à dix assistants de vie pour les soutenir dans les gestes de la vie courante. Son action est articulée autour de trois axes : l’information et le conseil, la formation (juridique, management, relation d’aide, analyse des pratiques professionnelles, groupe de parole, être aidant, éducation à la santé…) et une offre de prestations (bulletins de salaire, contrats de travail, recrutement, conseil de prud’hommes). Après deux ans d’expérimentation, le service accompagne huit personnes. Les frais de gestion du service sont intégralement financés par la prestation de compensation du handicap (PCH).