Les robots oui... mais pas sans limite. Tel est le message fort porté par le Parlement européen dans une résolution qu'il a adoptée le 16 février dernier et qui intéressera les gestionnaires de structures sociales ou médico-sociales séduits par les nouvelles technologies.
Définir un cadre juridique européen
A la faveur de la "Silver économie", de nombreux établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) se laissent tenter par ces pensionnaires d'un nouveau genre. Une démarche qui n'est pas sans risque, alertent les eurodéputés qui demandent à la Commission européenne de plancher sur des garde-fous.
"Il est utile et nécessaire de définir une série de règles, notamment en matière de responsabilité, de transparence, et d’obligation de rendre des comptes", considère le Parlement. Son propos se veut équilibré car il ne souhaite aucunement brider la recherche, le développement et l’innovation dans le domaine de la robotique. Du reste, le cap fixé peut paraître assez lointain : les parlementaires exhortent la Commission à présenter une "proposition d'instrument législatif (...) à un horizon de 10 ou 15 ans"...
Préserver l'interaction sociale
Il n'empêche que leur résolution est riche d'enseignements, notamment au sujet des "robots de soins à la personne". Les eurodéputés rappellent fermement – et à juste titre – que "le contact humain est l’un des aspects fondamentaux des soins à la personne". Aussi, préviennent-ils, le remplacement des humains par des robots "pourrait entraîner une déshumanisation" de ces soins. Une perspective à proscrire. Il faut en revanche veiller à une meilleure interaction entre humains et robots. A cette fin, les parlementaires proposent une Charte sur la robotique ainsi qu'un code de conduite éthique pour les ingénieurs en robotique.
La Commission n’est pas contrainte de suivre ces recommandations "mais elle doit exposer ses raisons en cas de refus", précise un communiqué de presse du Parlement européen. Le débat est loin d'être clos.
Source : résolution du Parlement européen du 16 février 2017.
Sybilline Chassat-Philippe