Critiquées par un rapport sénatorial, les structures impliquées dans la lutte contre la radicalisation, dont de nombreuses associations, n'ont plus carte blanche pour agir. Comme prévu par la loi du 30 octobre 2017 renforçant la lutte contre le terrorisme, elles doivent notamment respecter un cahier des charges, annexé à un arrêté du 3 avril dernier, afin de pouvoir bénéficier de subventions publiques.
Ce document :
- définit les conditions relatives à l'organisation des structures menant des actions de prévention et de prise en charge de la radicalisation ;
- fixe les critères nécessaires que doivent remplir leurs actions de prise en charge et d'accompagnement des familles, leurs actions de formation, certains projets de recherche ainsi que les campagnes dites "de contre-discours" à la radicalisation.
Outre des exigences concernant le fonctionnement des structures, qui doivent par exemple produire une liste des salariés et des bénévoles (au rôle explicité "clairement"), le gouvernement impose aux équipes d'avoir les compétences et expériences adéquates en matière de prise en charge de publics vulnérables, en difficulté, "en particulier concernant les mineurs, mais également en matière de soutien à la parentalité et/ou d'aide aux victimes". Autrement dit, précise le cahier des charges, les professionnels des structures doivent avoir suivi une formation spécifique sur le phénomène de la radicalisation, notamment sur les trois volets suivants :
- compréhension du phénomène de radicalisation (processus, indices de radicalisation, publics visés, etc.) ;
- modalités de détection et d'évaluation (méthodes, outils) de la radicalisation ;
- circuits de signalement, réponses publiques locale et nationale.
Source : arrêté du 3 avril 2018, JO du 7 avr.
Sybilline Chassat-Philippe