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Chargé d'insertion des travailleurs handicapés
Chargé d'insertion des travailleurs handicapés

31/12/2008

Il est celui qui va accompagner le travailleur handicapé dans son parcours professionnel, servir de lien avec l'entreprise, mais le rôle du chargé d'insertion comme son statut restent mal définis.

C'est une fonction en voie de développement. Du moins sous cet intitulé et avec cette mission. Car les chargés d'insertion dans les établissements et services d'aide par le travail (Esat) sont loin de constituer une population homogène. Chaque structure fait selon ses moyens et son projet d'établissement, même si les lois de 2002, instituant un projet individualisé pour chaque usager, et de 2005, pour l'égalité des droits et des chances des personnes handicapées, ont réaffirmé la vocation médico-sociale des centres d'aide par le travail et la nécessité de maintenir les acquis scolaires, la formation, mais aussi l'accès à l'autonomie et d'insertion, tout en favorisant les passerelles entre travail protégé et milieu ordinaire.

Fonctionnement particulier

Que ce soit à l'Esat les Ateliers de la baie, dans les Côtes-d'Armor, ou à Isatis, en Isère, les chargés d'insertion sont présents depuis l'ouverture, en 1991 et 1992. Ces deux structures dépendent de l'Association pour adultes et jeunes handicapés, qui « défend des valeurs d'intégration en milieu ordinaire », explique Anita Branchu, directrice des Ateliers de la baie. Surtout, elles ont un mode de fonctionnement particulier. À Isatis, un usager ne peut rester que deux ans et son projet professionnel est revu avant chaque stage. Les Ateliers de la baie ont ouvert en 2000 un dispositif de détachement individuel pour une sortie de l'Esat sur une durée limitée.

À l'Esat Saint-Raphaël de Madiran (Hautes-Pyrénées) en revanche, c'est la notion de bien-être qui prime. Et « si l'insertion en milieu ordinaire est l'exception, il est important d'offrir aux usagers la possibilité de s'y confronter », explique Gabriel Gaudebert, le directeur, qui a recruté à mi-temps une chargée d'insertion salariée de la mission locale et détachée à Cap Emploi. Ailleurs, et notamment lorsqu'il manque un service d'accompagnement à la vie sociale, le chargé d'insertion mettra plus l'accent sur le social et développera les actions de soutien: loisirs, ouverture vers l'extérieur, initiation à la vie quotidienne... Emmanuel Dupas, directeur d'un Esat à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine) s'est ainsi tourné vers une conseillère en économie sociale et familiale. Tandis qu'aux Ateliers du phare, dans le même département, la chef de service médico-socio-éducatif assure le rôle de chargée d'insertion, en lien avec une structure financée par l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées et la Ddass, Delta insertion.

Mission complexe

Mais le dénominateur commun de ces chargés d'insertion est qu'ils sont toujours les garants du projet des travailleurs handicapés. Mission d'une grande complexité, puisqu'il leur faut à la fois être en lien avec les moniteurs d'ateliers, pour choisir le bon moment d'un stage ou d'un emploi, et avec les entreprises pour informer, rassurer, tout en suivant les candidats, s'entretenir avec le médecin du travail, les tutelles, les familles. Ils doivent bien connaître le handicap pour apprécier les aptitudes des travailleurs, et le monde de l'entreprise pour répondre à sa de-mande. Les écueils sont nombreux. « Les entreprises privilégient la polyvalence et l'autonomie. Ce n'est pas toujours dans les cordes des travailleurs handicapés », dit Sophie Moulin, chargée d'insertion à Isatis. Un constat que partage Laurence Feuillet qui occupe la même fonction aux Ateliers de la baie et qui ajoute d'autres freins, tels que la famille inquiète de voir la personne quitter le milieu protégé ou le dossier d'aide à l'emploi « complexe à compléter ».

De plus, le chargé d'insertion n'a pas reconnaissance officielle dans les conventions collectives. Il existe une grande disparité dans les rémunérations et les statuts. Le profil d'éducateur technique spécialisé reste le plus courant, avec sa double dimension professionnelle et éducative. Mais même lorsque le chargé d'insertion a un diplôme de chargé de projets d'insertion professionnelle des travailleurs handicapés, et une formation certifiée de niveau II, il accède rarement au statut de cadre dans un Esat. Un manque de reconnaissance que certains directeurs regrettent, arguant du besoin d'une certaine stature pour exercer ce rôle d'ambassadeur de l'établissement auprès des entreprises.

Corinne Manoury

Point de vue

Jean-Paul Galeyrand, directeur des Esat Marville et Pleyel (Seine-Saint-Denis)

« Donner une dénomination particulière à la fonction chargé d'insertion met l'accent sur la pauvreté des organigrammes des Esat et renvoie à une notion de moyens. Privilégier l'insertion suppose une démarche particulière, une formation particulière qui complète le travail déjà réalisé en Esat. En faire une spécificité, c'est une façon de rappeler que l'insertion ne se décrète pas, mais qu'elle s'organise et doit se faire avec des moyens et le concours des personnes concernées. »


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