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Infirmier
Un nouveau diplôme pour les blouses blanches

07/10/2009

Avec l’entrée de leur profession dans le dispositif LMD (licence-master-doctorat), les infirmier(e)s voient leur diplôme revalorisé au grade de licence, soit un diplôme de niveau 2.

Dès cette année scolaire, 30 514  étudiants ont franchi les portes des différents instituts de formation en soins infirmiers (IFSI). Mais aussi, et en alternance, celles des universités. Nouveauté : leur formation s'inscrit désormais dans le processus européen dit « LMD »  (Licence-master-doctorat). À leur sortie, en 2012, les élèves se verront délivrer, conjointement au diplôme d'État, le grade de licence, soit le niveau 2 (contre 3 auparavant). Pour l'obtenir, ils doivent suivre six semestres d'enseignement, dont 2 100 heures de cours théoriques et 2 100 heures de cours pratiques. Les établissements et services sociaux et médico-sociaux qui accueilleront les nouveaux stagiaires de première année deviennent, d'ailleurs, acteurs à part entière de cette formation puisqu'ils seront chargés de valider directement certaines compétences. En effet, et c'est l'un des principaux axes de changement, la formation prévoit une approche par compétences et non plus par modules. Elles sont au nombre de dix, à valider au cours des trois années d'études.

Poste d'encadrement

Avantage de ce nouveau grade ? À l'issue de sa formation, l'étudiant pourrait poursuivre directement en master. « Mais les textes sont encore imprécis, pointe Nadia Mihoubi Boudraï, directrice de l'IFSI du lycée Rabelais, à Paris. À ce titre, cette licence apparaît comme ayant un but avant tout professionnel. » Au grand regret de certains syndicats d'infirmier(s) qui auraient souhaité dès le départ une intégration complète dans le système universitaire européen.  Autre possibilité : préparer en un an le diplôme de cadre de la santé, après quatre ans d'exercice. Cette formation permet d'occuper un poste d'encadrement comme celui d'infirmier coordinateur dans un service de soins infirmiers à domicile (SSIAD).

Augmentation de salaire

Mais cette montée en gamme ne va pas sans poser de problème. Le secteur craint, tout d'abord, une explosion des revendications salariales. «En tant que syndicat d'employeurs, nous ne pouvons que soutenir cette professionnalisation, reconnaît Anna Altéa, responsable des politiques de formation à l'Union nationale de l'aide, des soins et des services à domicile (Una). Toutefois, ce type de demande posera certains problèmes. Nous serons obligés de répercuter cette augmentation salariale  dans le coût de nos services. Par ailleurs, ce changement de grade entraînera, de facto, une refonte de nos classifications et de nos emplois-repères ». Soit autant de nouveaux critères à prendre en compte, alors que se déroulent les négociations sur la nouvelle convention collective commune de l'aide à domicile. Par ailleurs, les  établissements craignent des revendications concernant le contenu même du poste. « Vont-ils encore accepter d'assurer des tâches considérées comme moins valorisantes, par exemple, faire les toilettes des patients ?,  s'interroge Ghislaine Podevin, responsable du SSIAD l'Association de soins à domicile, l'Asad, à Paris. Je sens déjà une certaine tension lors des entretiens d'embauche, que ce soit en termes de salaire, de contenu de poste ou, tout simplement, de perception du métier  ou de regard porté vis-à-vis des collègues plus âgés. » Des inquiétudes légitimes à ne pas minimiser.

 

Estelle Nouel

Point de vue

Yves Clercq, responsable de la formation IDE Référent(e) au centre de formation Meslay (Vendée)

« Les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) sont de plus en plus nombreux à demander à leurs infirmier(e)s de se dégager des soins pour occuper ce poste à temps plein. Or, la formation d'infirmier(e) n'a pas forcément préparé les professionnels à assumer cette fonction de responsable de service chargé de missions diverses : porter et manager le projet de soin et de vie, encadrer, manager des équipes et les accompagner dans les situations de plus en plus complexes. Je pense notamment à la nécessité pour ces infirmiers référents en Ehpad de réfléchir aujourd'hui aux enjeux ou aux questions éthiques liés à la pratiques de l'accompagnement de la fin de la vie, de la dépendance, de la vulnérabilité et/ou de la souffrance. D'où la formation complémentaire de 200 heures que nous leur proposons. Nous avons été les premiers en France à la créer et il n'y a pas d'équivalent à ce jour. Les promotions comprennent un maximum de 25 stagiaires.


En savoir plus

Référentiels d'activités, de compétences et de formation de l'infirmier(e) disponibles sur www.sante-sports.gouv.fr


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