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Infirmière hygiéniste
L'infirmière hygiéniste, au plus près du risque

05/12/2012

L’infirmière hygiéniste intervient de plus en plus dans les structures sociales et médico-sociales pour y déployer un programme adapté de prévention et de maîtrise du risque infectieux. Elle les conseille, par exemple, sur l’achat de produits d’hygiène ou les mesures à prendre en cas d’épidémie.

Bien que salariée de l'hôpital de Valence, Mireille Roche exerce son activité d'infirmière hygiéniste auprès d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). « Le plan stratégique national 2009-2013 de lutte contre les infections associées aux soins doit désormais être décliné au sein des structures médico-sociales », rappelle le Dr Joseph Hajjar, chef de service d'hygiène et d'épidémiologie du centre hospitalier de Valence. La circulaire du 15 mars 2012 impose d'ores et déjà aux Ehpad, aux maisons d’accueil spécialisées (MAS) et aux foyers d’accueil médicalisé (FAM) de mettre en œuvre un programme de prévention du risque infectieux. Ainsi, l'équipe opérationnelle d'hygiène interétablissement formée par l'hôpital de Valence intervient auprès 36 Ehpad via une convention de mise à disposition. Tout comme la mutualisation des moyens, ces dispositifs permettent aux structures de bénéficier d'un poste d'infirmière hygiéniste, encore rare en interne et pourtant devenu nécessaire.

Une fonction sur mesure

Impulser une démarche de prévention du risque infectieux et accompagner son déploiement. Telle est donc la fonction de l'infirmière hygiéniste en établissement social et médico-social, qui adapte ses missions à la demande. Celles-ci peuvent être effectuées en binôme avec un pharmacien hygiéniste. Dans un premier temps, l'infirmière établit un état des lieux du risque, un programme d'actions et de formation du personnel. Puis elle élabore un support méthodologique pour la mise en place des actions décidées, leur évaluation et leur réajustement. « La fréquence de nos interventions varie selon les établissements. Elle est décidée conjointement avec eux et peut évoluer en fonction des événements », précise Mireille Roche. « Il nous arrive d'agir en tant que conseil sur les questions liées à l'hygiène au moment de travaux ou d'achats, ou en qualité d'expert s'il faut mettre en place des mesures barrière en cas d'épidémie de grippe, de gastroentérite, ou de légionnelle…, détaille ainsi Isabelle Attali, cadre hygiéniste du groupe ACPPA. Nous aidons également les établissements à remplir leur document [1] d'analyse du risque infectieux [Dari]. »

Une dimension sociale

Titulaire d'un diplôme universitaire en hygiène hospitalière, « l'infirmière hygiéniste doit savoir adapter sa mission aux particularités de son secteur d'intervention », indique Isabelle Attali. Contrairement aux structures sanitaires, les établissements sociaux et médico-sociaux sont avant tout des lieux de vie et doivent le rester. La dimension psychologique et sociale doit donc être prise en compte dans le choix des protocoles à adopter. Par exemple, « l'isolement d'une personne porteuse d'une bactérie multirésistante en milieu social, où le risque de transmission est faible, peut favoriser le risque de dépression », observe ainsi Cécile Mourlan, pharmacienne coordinatrice de l'antenne régionale de lutte contre les infections nosocomiales Cclin Félin de Réunion-Mayotte.« Les mesures doivent être individualisées. Nous nous reposons pour cela sur l'avis des professionnels de terrain qui connaissent les usagers », conclut Mireille Roche.

[1] À  remplir par les Ehpad, les FAM et les MAS, prévu par la circulaire du 15 mars 2012 ; lire Direction[s] n° 95, p. 32

Annabelle Alix

Point de vue

Serge Raoult, directeur général de l'association Ty Yann (Finistère) et président du Groupement d’employeurs médico-social, social et sanitaire (GEM3S)

« Le groupement d'employeurs que je préside permet notamment aux adhérents de mutualiser la fonction d’infirmière hygiéniste. Pour un budget annuel avoisinant les 7000 euros, un Ehpad de 100 lits peut disposer, à temps partiel, de cette compétence au lieu de la disperser auprès des personnels. Le retour sur investissement est garanti, car le travail effectué par l'infirmière débouche sur une amélioration des pratiques, une meilleure gestion des coûts en produits d'entretien et dispositifs médicaux, ainsi qu'une réduction de l'absentéisme des équipes en période d'épidémie. Ce tout en assurant la formation des professionnels, notamment les aides-soignants et les infirmiers, qui deviendront ainsi des référents en hygiène et pourront veiller à la continuité de la démarche lorsque l'infirmière hygiéniste n'est pas là. »

Publié dans le magazine Direction[s] N° 102 - janvier 2013


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