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Médiateur culturel
Un relais vers la culture

31/12/2014

Le médiateur culturel a pour mission de développer l’offre artistique (théâtre, musée, cinéma, exposition) destinée aux personnes handicapées accueillies en établissement. Un métier émergeant.

Les associations accompagnant des personnes en situation de handicap et souhaitant promouvoir leur accès à la culture, peuvent désormais s’appuyer sur un nouveau profil : celui de médiateur culturel. Dont la fonction est d'assurer une interface entre l’offre culturelle existante et les usagers handicapés. À l'origine de cette initiative ? La Fédération nationale des associations gestionnaires au service des personnes handicapées et fragiles (Fegapei) qui a « constaté que les médiateurs employés par les structures culturelles ne connaissent souvent pas les besoins du public handicapé », relate Benjamin Oppert, chef de projet. L'organisation a donc lancé l'expérimentation en 2012 dans le cadre du dispositif « Handicap-culture-emploi » (lire l’encadré) mis sur pied pour permettre aux employeurs de recruter ces professionnels en contrat aidé.

L’Association des amis et parents d’enfants inadaptés (APEI) des Deux Vallées, à Château-Thierry dans l'Aisne, a sauté sur l’occasion : « Avoir une personne en charge de la culture est un vrai plus pour créer des partenariats avec les théâtres, musées, cinémas ou bibliothèques de la région », estime Frédéric Hyacinthe, directeur général de l'association dont les usagers participent depuis des années à des ateliers théâtre, musique et arts plastiques, et apprécient de se produire à l’extérieur.

Une ressource pour les équipes éducatives

Selon la fiche métier de Pôle emploi, le médiateur culturel « développe et met en œuvre le projet culturel de l’association », en lien avec les acteurs culturels extérieurs. Il sélectionne des événements (exposition, concert, visite de patrimoine, etc.) susceptibles d'intéresser les usagers, puis propose des solutions d’accessibilité si besoin, et organise la sortie.

Hélène Le Bouquin a été recrutée comme médiatrice culturelle par l’Association pour adultes et jeunes handicapés des Yvelines (Apajh 78). À mi-temps, elle est chargée de diversifier l’offre culturelle destinée aux usagers de huit structures. « Je recense celles accessibles sur les plans matériel, financier et intellectuel, et j’envoie chaque semaine aux directeurs les possibilités de sorties à proximité. Mes collègues de l'Apajh me sollicitent aussi ponctuellement dans le cadre des activités ou des fêtes qu’ils organisent. » Ainsi, l'établissement et service d’aide par le travail (Esat) et l’institut médico-professionnel (IM-pro) lui confient la gestion de courts séjours à vocation culturelle. « Nous avons communiqué auprès du personnel en interne pour expliquer la fonction de la médiatrice et faciliter son intégration, indique Daniel d’Hérouville, directeur de l’Esat. Aujourd’hui, les équipes éducatives apprécient de pouvoir s’appuyer sur cette ressource, qui les décharge de certaines démarches. »

Bientôt une formation

Pour recruter ce professionnel dans le cadre du dispositif « Handicap-culture-emploi », l’employeur peut se faire accompagner par Pôle emploi. Qui se charge de rechercher une personne éligible au contrat aidé CUI-CAE ou un jeune de 16 à 25 ans peu ou pas diplômé dans le cadre d'un emploi d’avenir. Ces contrats, dont la durée est limitée de six à 24 mois pour les CAE et jusqu’à trois ans pour les emplois jeunes, ouvrent droit pour les employeurs à des aides financières de l’État (de 75 % à 95 % du Smic horaire brut) et à des exonérations de cotisations sociales.  

Avec Hélène Le Bouquin, l’Apajh 78 a eu la chance de trouver la recrue idéale : en fin de master « Pratiques inclusives liées au handicap », option culture, elle venait de terminer un stage au service accessibilité du musée du Quai Branly, à Paris. « Elle connaissait le public, le secteur médico-social et était capable de travailler en autonomie, trois critères essentiels pour nous », précise Laetitia Guérin, DRH. Mais un tel profil ne court pas les rues : « Repérer une personne éligible au contrat aidé et néanmoins diplômée dans le champ culturel n’est pas facile, surtout dans nos régions rurales », confirme Frédéric Hyacinthe. Aucun diplôme spécifique n’est requis pour devenir médiateur, mais cela nécessite une bonne connaissance du tissu culturel local, des compétences en animation de groupe, ingénierie de projet, communication et pédagogie. « Nous conseillons plutôt des personnes issus du monde culturel, sachant qu’ils seront formés ensuite à la problématique du handicap », souligne Benjamin Oppert.

En effet, le dispositif prévoit une formation de 49 heures sur trois modules : connaissance des institutions et des pathologies liées au handicap ; technologies d’accompagnement et modes de communication ; conception et animation d’une action culturelle. Ce cursus sera déployé dès que le nombre de huit médiateurs à former dans chaque région sera atteint. Pour l’instant, on recense six postes pourvus, trois offres en cours de recrutement, et neuf intentions d’embauche. « Nous avons de bons retours des employeurs et les médiateurs sont bien accueillis par les équipes, ajoute Benjamin Oppert. Il nous faut maintenant faire connaître plus largement le dispositif. »  

Mariette Kammerer

Avis d’expert

Benjamin Oppert, chef de projet Fegapei

« Un groupe de travail de la Fegapei a impulsé la création du dispositif « Handicap-culture-emploi », avec le soutien du ministère délégué aux Personnes handicapées, et dans le cadre de la convention ministérielle « Culture et santé ». Mais cette démarche est menée avec de nombreux partenaires [1]. Nos adhérents étaient demandeurs et nous voulions leur permettre de créer des postes à vocation culturelle, ce sous contrat aidé afin d’en limiter le coût. Nous avons travaillé avec Pôle emploi pour définir les missions et les compétences du médiateur culturel. Mais aussi celles d’accompagnateur culturel. Le dispositif fonctionne depuis 2012 dans trois régions pilotes (Picardie, Ile-de-France et Nord-Pas-de-Calais) et doit être étendu en fonction des résultats de l’évaluation. Nous souhaitons à terme pérenniser ces postes. »

[1] Chorum-Fondation Malakoff Médéric, la Fehap, l’Alefpa, les Uriopss, l’Agapsy, la Fisaf, ainsi que des conseils généraux et des MDPH.

Publié dans le magazine Direction[s] N° 127 - janvier 2015


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