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Infirmier en pratique avancée
L’infirmier en pratique avancée, un nouvel expert

05/02/2019

Créé pour optimiser le suivi des patients et décharger les médecins dans la prise en charge de certaines pathologies, l’infirmier en pratique avancée (IPA) endossera certaines prérogatives du médecin tout en gardant l’approche spécifique du soin infirmier.

Réclamé depuis longtemps par la profession, le métier d’infirmier en pratique avancée (IPA) a été officiellement créé l’été dernier [1]. Une nouvelle voie d’évolution et d’expertise saluée par l’Ordre national des infirmiers.
Dans un contexte de vieillissement de la population, d’augmentation des pathologies chroniques et de désertification médicale, ce professionnel à la frontière entre infirmier et médecin, doit permettre d’alléger la charge de travail de ce dernier et d’améliorer l’accès aux soins des patients et usagers. Un profil qui existe depuis longtemps aux États-Unis et au Canada.
L’IPA choisira une de ces trois spécialités :

  • les maladies chroniques stabilisées (dont le diabète, l’épilepsie, Alzheimer) ;
  • l’oncologie et l’hémato-oncologie ;
  • la maladie rénale chronique, dialyse ou transplantation rénale.

C’est un médecin – le médecin coordonnateur de l’établissement ou du service – qui lui confiera le suivi de certains patients en pratique avancée, et en précisera le protocole.
L’expertise de l’IPA dans le domaine choisi lui conférera une autonomie et des responsabilités nouvelles. Il pourra réaliser des actes jusqu’ici réservés au médecin, comme la prescription d’examens médicaux complémentaires, ou le renouvellement et l’adaptation d’un traitement. Il pourra aussi effectuer certains actes sans prescription médicale : prélèvement sanguin, branchement de dialyse.
« L’IPA garde néanmoins une approche de soins infirmiers : il fait de la prévention, explique au patient comment fonctionne sa maladie, comment il peut améliorer sa qualité de vie, ce que le médecin n’a pas le temps de faire… », précise Cécile Barrière, membre du groupement GIC-Réseau de la pratique avancée en soins infirmiers (Repasi), qui a contribué à la reconnaissance du métier et a participé à l’élaboration des décrets fondateurs. Selon ceux-ci, la pratique avancée recouvre « des activités d’orientation, d’éducation, de prévention et de dépistage, des actes d’évaluation clinique, des actes techniques et des actes de surveillance ».

Trois ans d’expérience

Ce métier est accessible aux infirmiers ayant trois ans d’expérience, après une formation de deux ans donnant lieu à la délivrance d’un diplôme d’État au grade de master. Environ 300 étudiants ont commencé leur formation à la rentrée 2018, dans 16 universités, et seront donc diplômés à l’été 2020. « Dans l’hospitalière (FPH), cette formation est éligible au dispositif d’études promotionnelles prises en charge par l’employeur, une voie de VAE sera possible, mais les textes d’application ne sont pas encore parus », précise Amélie Roux, adjointe au pôle Ressources humaines de la Fédération hospitalière de France (FHF).
Sur la base d’un tronc commun la première année et d’une spécialité au choix la deuxième année (maladie chronique, oncologie, maladie rénale [2]), la formation est axée sur les compétences cliniques (conduite d’un examen, action des médicaments), de leadership (innovation dans la pratique), de formation (du patient et de ses pairs), et sur la recherche. Deux stages de deux et quatre mois sont prévus, ainsi qu’un mémoire de fin d’études.

Un vecteur d’amélioration des pratiques

Les IPA pourront exercer en ambulatoire (maison ou centre de santé), en établissement de santé ou médico-social, et en libéral. « En maison de retraite par exemple, où il y a peu de temps de médecin, l’IPA améliorera la prise en soin des usagers, apportera une fluidité, ce dans une approche plus quotidienne, explique Amélie Roux. Il doit être intégré à l’équipe et bien connaître les patients. La direction pourra soutenir cette montée en compétences d’un membre de son équipe. »« L’IPA est formé à la recherche, il peut être dans l’innovation, un vecteur d’amélioration des pratiques », ajoute Cécile Barrière.
Une inconnue demeure : celle de la rémunération de ce nouveau professionnel. « Dans la FPH, on s’oriente plutôt vers la création d’un nouveau corps, dont la grille indiciaire serait alignée sur les cadres de santé », avance Amélie Roux. Mais rien n’est décidé à ce stade, pas plus que pour les conventions collectives nationales de 1966 et 1951.

[1] Décrets n° 2018-629 et n° 2018-633 et arrêtés du 18 juillet 2018
[2] Le champ de la santé mentale devrait y être ajouté à la rentrée 2019.

Mariette Kammerer

Point de vue

Cécile Barrière, IPA au sein de la plateforme de coordination gérontologique Alp’âges
« J’ai suivi un master antérieur au décret, spécialisé sur la pratique avancée en gérontologie. Mon expérience est proche de celle prévue par les décrets, hormis sur les nouvelles prérogatives de prescription, qui nécessitent d’avoir le nouveau diplôme d’État (DE). J’exerce dans un service d’appui aux professionnels en gérontologie, le bras armé d’une plateforme territoriale d’appui (PTA). Je pratique des évaluations gérontologiques, des examens cliniques approfondis de patients dans le cadre du maintien à domicile, à la demande des infirmières libérales ou des médecins traitants, et je forme mes collègues. Après mon arrivée dans le service, le temps de présence du médecin est passé de 80 % à 20 %. Dès que j’aurai validé le DE, j’exercerai dans la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) que nous allons créer. »

Publié dans le magazine Direction[s] N° 172 - février 2019


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