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Codeur LFPC
Codeur LFPC, médiateur auprès d’un public sourd

05/02/2020

Le codeur en langue française parlée complétée (LFPC) rend accessible la langue orale à toute personne malentendante, en complétant la lecture labiale par une gestuelle de la main. Il intervient auprès d'enfants ou d'adultes, en situation scolaire, professionnelle, ou autre.

Armelle Moreau (Codali)

Codeur LFPC : quel est donc ce métier si peu connu ? Le code LFPC (pour langue française parlée complétée) est une combinaison de formes et positions de la main dont le rôle est de compléter le discours oral et la lecture sur les lèvres. « La LFPC rend visible la parole pour permettre aux personnes sourdes de distinguer tous les sons de la langue française, et d'éviter par exemple la confusion entre "je t'aime" et "gendarme", qui sont des sosies labiaux », explique Tina Savouré, présidente de l'Association nationale des codeurs (ANCO). Selon les circonstances, ce professionnel peut parler et coder en même temps, ou seulement coder ce que dit une tierce personne.

Un médiateur linguistique

Les « codeurs accompagnateurs » interviennent notamment auprès d'enfants sourds qui suivent une scolarité en milieu ordinaire, pour coder ce que dit l'enseignant et servir de médiateur linguistique (lire l'encadré). Ils font le lien entre l'équipe enseignante, les intervenants spécialisés et les parents. Ils peuvent être salariés d'un établissement médico-social et intégrés à une équipe pluridisciplinaire, ou encore rémunérés directement par les parents du jeune qu'il accompagne.

Les « codeurs transmetteurs » travaillent auprès d'adultes dans différentes situations (séminaires ou formations en entreprise, conférences, visites de musée…), ou sont présents dans des relais téléphoniques pour personnes sourdes. Ils sont généralement salariés d'une association prestataire de services.

Un bon codeur doit avoir des capacités d'adaptation, des qualités relationnelles et de communication, de discrétion et de neutralité. « Ainsi qu'une qualité technique permettant une fluidité du codage, avec une articulation mains-bouche adaptée à la vitesse de décodage de l'enfant ou adulte », précise Tina Savouré.

Une licence pro indispensable

Le code LFPC est utilisé en France depuis 1977 et depuis 2005 une licence professionnelle prépare au métier de codeur. Ouverte aux titulaires d'un bac + 2 ou accessible par la validition des acquis de l'expérience (VAE), cette formation est dispensée à Paris et à Lyon. « Au-delà de l'apprentissage du code en lui-même, elle porte sur la physiologie de l'oreille, les différents types de surdité, la psychologie, la communication, l'apprentissage du langage, la linguistique », détaille Brigitte Maunoury, responsable de la formation à l'Institut national supérieur formation et recherche – handicap et enseignements adaptés (Inshea). Le cursus comporte aussi un stage d'observation de quatre semaines et un stage pratique de huit semaines. « Les étudiants sont tous embauchés avant même d'avoir fini la formation, c'est un profil très recherché », constate la responsable. « Les débouchés sont variables selon les régions, mais en Ile-de-France il y a en effet des offres non pourvues », confirme Tina Savouré. L'ANCO recense seulement 400 codeurs diplômés en France, alors que les besoins augmentent.

« Pour des éducateurs ou orthophonistes qui voudraient acquérir cette compétence supplémentaire, il existe des formations courtes proposées par l'association ALPC, mais pour exercer le métier de codeur, le titre professionnel est indispensable", estime Tina Savouré. La licence accueille aussi chaque année une moitié d'étudiants en formation continue, qui sont des professionnels en emploi.

La convention collective nationale de 1966 (CCN 66) est la seule qui reconnaît vraiment ce métier et l'a revalorisé en 2015. Son salaire y est de 1640 euros brut en début de carrière et atteint 2880 euros à la fin. Dans la CCN 51, le professionnel est assimilé à celui de moniteur éducateur.

En matière d'évolution professionnelle, le codeur peut évoluer vers des fonctions de chef de service ou de direction.

Mariette Kammerer

Point de vue

Armelle Moreau, cheffe de service éducatif, service de soutien à l’éducation familiale et à la scolarisation Codali, à Paris

« Le service accueille 40 enfants, qui sont tous scolarisés en milieu ordinaire dans des écoles partenaires où se déplacent nos huit codeuses. Intégrées à l'équipe pluridisciplinaire, elles sont expertes de la surdité en situation de classe, participent à l'évaluation des besoins de l'enfant, à l'élaboration du projet individuel, et aux réunions avec nos orthophonistes et professeurs spécialisés. En classe, elles ont un rôle de médiateur linguistique : soit elles retranscrivent exactement ce que dit l'enseignant, soit elles interviennent ponctuellement quand il y a du bruit, ou pour des mots ou phrases que l'enfant n'a pas compris ou entendus. Ce qui nécessite de bien connaître celui-ci. En dehors de la classe, elles apportent un soutien individuel et entraînent les élèves au décodage. Elles échangent aussi avec les parents et le personnel de l'école. »

Publié dans le magazine Direction[s] N° 183 - février 2020


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