Les décrets relatifs aux ressources des personnes handicapées sont définitivement en deçà des attentes des associations. Certes, elles saluent le meilleur cumul entre l'allocation pour adulte handicapé (AAH) et les revenus du travail en milieu ordinaire ou la revalorisation du «reste à vivre» des personnes en établissement.
Durcissement
«On reste dans une logique de minimum social, alors que la loi du 11 février 2005 augurait enfin des ressources décentes pour les personnes handicapées, regrette-t-on à l'Association des paralysés de France, c'est-à-dire, non pas 80%, mais 100% du Smic net sans prendre en compte les revenus du conjoint.»
Les conditions d'accès à l'AAH pour les personnes handicapées dont le taux d'incapacité est inférieur à 80% ont aussi été durcies. «Prévoir comme condition supplémentaire de ne pas avoir occupé d'emploi depuis un an exclut de fait toute personne orientée vers un centre d'aide par le travail après un emploi en milieu ordinaire ou même en entreprise adaptée», déplore Johan Priou, conseiller technique à l'Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux.
Les nouveaux compléments de ressources font aussi l'objet de critiques. La majoration pour la vie autonome, qui se substitue au complément d'AAH - si la personne ne travaille pas - lui est supérieure d'à peine six euros! Et la garantie de ressources pour personne handicapée ne s'obtient qu'à condition de présenter une capacité de travail inférieure à 5%. Evaluée selon quels critères? Une question sans réponse.
Décrets n˚2005-724 et 2005-725 du 29 juin 2005
M. D.