«Les missions de l’École des hautes études en santé publique (EHESP) ont été étendues, mais sans les crédits correspondants. Si l’État n’abonde pas les ressources dans le futur, il lui faudra décider quelles activités non financées devront être supprimées », s’exaspère Michel Rosenblatt, secrétaire général du syndicat Syncass-CFDT. Le 26 février, le conseil d’administration de l’école a, une nouvelle fois, accompli un numéro d’équilibriste pour boucler son budget 2015. Une « performance », résultant d’une conjonction de facteurs exceptionnels (baisse inégalée du nombre d’élèves fonctionnaires prévu, remboursement d’un trop perçu de TVA, report d’une tranche de financement d’un bâtiment…).
L’arbre et la forêt
Résultat ? Un léger excédent (500 000 euros), bien loin du déficit prévisionnel estimé, fin 2014, à 4,4 millions d’euros, attestant de difficultés structurelles récurrentes. « Depuis la création de l’EHESP, en l’absence de ressources suffisantes, les développements universitaires ont été en grande partie financés grâce aux contributions des établissements, et parfois par reprise sur les réserves antérieures », dénonçaient en janvier dernier une partie des administrateurs dans un courrier adressé aux pouvoirs publics. « Le modèle hybride de l’école, à la fois académique et professionnelle, doit être modifié, reconnaît son directeur Laurent Chambaud (1). Ce pour lui permettre de développer ses missions et d’assurer le paiement des élèves hospitaliers, dont le nombre est variable d’une année sur l’autre. » Une réflexion entamée en janvier avec les tutelles de l’école qui, par ailleurs, s’est lancée dans une réflexion sur l’optimisation de son fonctionnement, au sein de groupes de travail. Des travaux présentés aux administrateurs le 25 mars.
[1] Lire Direction[s] n° 120, p. 22
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 130 - avril 2015