Les certificats d'aptitude aux fonctions de directeur d'établissement ou de service d'intervention sociale (Cafdes) et aux fonctions d'encadrement et de responsable d'unité d'intervention sociale (Caferuis) font peau neuve. Un toilettage des diplômes nécessaire après le passage de loi dite Avenir pro qui a instauré un fonctionnement par blocs de compétences.
Quatre blocs de compétences
Concrètement, le Caferuis jusqu'ici décliné en six domaines de compétences et quatre unités de formation est désormais organisé en quatre blocs de compétences. Tout comme le Cafdes qui conserve les mêmes domaines, en partie révisés. L'occasion de booster les effectifs « car avec le financement actuel des formations longues qui s'amenuisent le nombre des candidats diminue », souligne Emmanuelle Robert, référente sur les diplômes d'encadrement au sein de l'Union des acteurs de la formation Unaforis. «Il faut voir maintenant comment nous articulons la logique de certification globale et celle par blocs en envisageant des entrées et des sorties tout au long des années. L’idée n’est pas de saucissonner, mais de donner du sens au regard de la posture attendue », ajoute-t-elle. En outre, « pour l’instant, on reste sur une logique de distinction entre les deux diplômes, avec une architecture similaire, mais les passerelles restent à construire. Pour le Caferuis, une durée seuil d’enseignement théorique et pratique est fixée pour nous permettre d’être plus autonomes dans la définition des allégements de formation en fonction de l’expérience professionnelle. À cette fin, le bilan de positionnement devient une pratique obligatoire pour construire le parcours de formation à articuler avec les sélections », détaille la référente.
Sortir de sa structure
La réingénierie passe aussi par le repositionnement du Caferuis davantage vers l’animation de l’équipe en proximité et du Cafdes sur des enjeux de pilotage en lien avec la complexité des lieux d’exercice. Pour ce dernier, « le nouveau référentiel prépare davantage aux fonctions de direction générale. L'accent est mis sur l'élaboration de projets stratégiques, le projet d'établissement arrivant en seconde position. C'est un indicateur de l'évolution du métier qui demande de sortir de la structure pour travailler en réseau et en partenariat sur le terrain », explicite Xavier Meignin, à la tête de l'association Action Jeunesse de l'Aube, et administrateur de l'association de directeurs ADC.
Autres changements : un positionnement sur le pilotage économique, plus à distance de la construction du budget, et la transformation du module sur l'expression des usagers. « Nous devons créer les conditions de l'exercice des droits et libertés, ce qui renforce, à bon escient, cette dimension. Mais on aurait pu attendre que cette question apparaisse à d'autres endroits. Il ne faut pas d'un directeur hors sol ! », observe Xavier Meignin.
La communication, compétence transversale
Côté Caferuis, les responsables d’encadrement «sont clairement repositionnés comme acteurs de l’équipe de direction. Ils doivent se penser en lien avec les enjeux stratégiques », expose Emmanuelle Robert. Sur le champ du management, la question de l’accompagnement des équipes et de la réflexion éthique est plus présente tout comme celle de la qualité de vie au travail. Sur le volet budgétaire, un « vrai changement » avec l’introduction de la dimension logistique, note Emmanuelle Robert. « Ce qui va nécessiter de nouvelles modalités de certification via une aide à la décision qui se veut opérationnelle. » Plus de souplesse est aussi donnée dans l'organisation des stages puisqu'ils peuvent désormais s'effectuer sur le poste, au sein de la structure employeuse pour les professionnels déjà en poste. Enfin, nouveauté commune aux deux diplômes, la communication devient une compétence transversale. « Une dimension aujourd'hui essentielle pour mettre en valeur nos actions et nos professionnels vis-à-vis des financeurs et sur les réseaux », juge Xavier Meignin.
Décret n° 2022-1190 du 27 août et n° 2022-1208 du 31 août 2022
Arrêté du 27 août et arrêté du 31 août 2022
Laura Taillandier
Publié dans le magazine Direction[s] N° 212 - octobre 2022