Après avoir creusé le droit à la déconnexion, le syndicat CH-FO s’est penché en 2024 sur le sens de la mobilité des directrices et directeurs de la fonction publique hospitalière. Principaux enseignements de son enquête, présentée mi-octobre ? Un réel intérêt des professionnels pour diversifier et renforcer leurs domaines de compétences, lutter contre la routine, progresser vers des postes plus importants ou... fuir un contexte défavorable. Si leur dernière mobilité a été souhaitée et perçue comme bénéfique, cela n’empêche pas, pour plus d’un tiers, de l’avoir vécue difficilement, observe le syndicat. D’où la nécessité, plaide-t-il, d’une concertation sur les rythmes et délais de la mobilité, la lisibilité des possibles de passerelles entre les fonctions publiques. « On voit un vrai besoin d’information et d’anticipation car changer d’emploi, d’établissement ou de région est un engagement lourd », insiste Philippe Guinard, le secrétaire général.
Ambiance, ambiance
Parmi les freins évoqués par les directeurs ? La situation familiale, la perte de lien social, le changement de logement ou encore les projets en cours dans l’établissement de départ. Côté inconvénients, ils soulignent la nécessité de reconstruire un réseau de partenariats et d’affirmer la légitimité de leur expertise. « Il faut combattre une certaine autocensure des candidats », observe encore Philippe Guinard. Pour les cadres qui se lancent, outre la considération de la situation géographique, c’est surtout un choix de cœur. La personnalité du recruteur et l’ambiance au sein de l’équipe de direction figurent en tête des critères pour leur prochaine mobilité. Avis à celles et ceux qui les accueilleront !
Laura Taillandier
Publié dans le magazine Direction[s] N° 235 - novembre 2024