Tels sont les grands axes de la politique du gouvernement en faveur de la bientraitance, objet d'un récent bilan d'étape de Valérie Létard... Immédiatement suivi de vives protestations du secteur dans un contexte de convergence budgétaire.
Parmi les dispositifs récemment mis en place ou à venir, l'enquête flash. Un outil de contrôle inopiné des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), mis à la disposition des services déconcentrés fin mai, pour une utilisation dès...... cet été. Second mode de contrôle: les questionnaires d'auto-évaluation, que les établissements devront renvoyer d'ici fin juin (1).
Soufflant le chaud et le froid, la secrétaire d'État à la Solidarité a assuré que des « actions correctrices » seraient immédiatement apportées si « des points à améliorer voire des risques » étaient ainsi révélés. Tout en assurant aux Ehpad qu'ils ne seraient « pas laissés seuls face à leurs difficultés » et que l'État serait présent pour les accompagner si nécessaire. Précautions insuffisantes pour l'association de directeurs AD-PA, qui dénonce la stigmatisation des établissements, « alors que 80 % des faits de maltraitance ont lieu à domicile ».
Empilement de plans
Réagissant à un récent sondage Sofres-FHF selon lequel 71 % des Français jugent la prise en charge des personnes âgées par les pouvoirs publics « non satisfaisante », le syndicat Synerpa fustige, quant à lui, l'empilement des plans gouvernementaux, dont le plan Bientraitance. Des dispositifs qui « contribuent à créer une politique hétéroclite et inaudible » et masquent l'amélioration constante de la qualité de l'accueil en établissements.
Autre grand volet abordé: la formation des professionnels, déclinée en plusieurs formules, dont les ateliers pratiques interrégionaux qui réuniront, sous l'égide de l'agence nationale de l'évaluation Anesm, plus de 5000 professionnels de l'encadrement.
Par ailleurs, à partir de septembre, « au moins 30000 cadres [...] seront formés à l'outil Mobiqual-Bientraitance ». Dotés d'un DVD et d'un guide de l'animateur, ils pourront, de retour dans leurs structures, animer une « journée de mobilisation »! Autant de « gadgets » selon le Synerpa. Qui, comme l'AD-PA, continue à dénoncer la « diminution du nombre de professionnels ».
(1) Lire dans ce numéro p. 20
Tiphaine Boucher-Casel