Jean-Luc Gibelin (Ufmict-CGT) regrette que la fusion DH-D3S « ne soit plus à l’ordre du jour ».
« Nous demandons que l’État tienne, sans nouveau retard, les engagements confirmés dans le protocole d’accord du 29 juillet 2011. » Les quatre syndicats représentant les cadres de la fonction publique hospitalière (FPH) – Syncass-CFDT, CH-FO, Ufmict-CGT et SMPS – enjoignent les directeurs à relayer personnellement ce message au ministère des Affaires sociales et de la Santé. Objectif ? Appuyer leurs revendications, réaffirmées lors d’une rencontre obtenue avec le cabinet le 7 février dernier, après l’échec de la réunion de travail consacrée à la démographie des corps, fin janvier. La démarche de l'administration avait en effet été jugée prématurée par les organisations, qui réclament en priorité le déblocage du dossier relatif au statut des directeurs de soins (DS). Et posent la question de l’attractivité de la fonction de directeur d'établissement sanitaire, social et médico-social (D3S). « Il y a un écrasement des rémunérations. Conséquence ? Certains préfèrent être cadre de santé supérieur plutôt que d’assumer la responsabilité d’une chefferie en tant que D3S de classe normale », illustre Michel Rosenblatt, secrétaire général du Syncass-CFDT. À l'autre extrémité de la grille indiciaire, la promesse d’accès au grade à accès fonctionnel (Graf) n’est toujours pas concrétisée.
Un peu plus d'élèves D3S
Quant à la fusion avec le corps des directeurs d'hôpitaux (DH), « elle n’est plus à l’ordre du jour », regrette Jean-Luc Gibelin, responsable du collectif de directeurs Ufmict-CGT. « Avec les passerelles vers le secteur sanitaire et l’augmentation du nombre de directions communes, les périmètres d’action des deux fonctions deviennent comparables », estime pourtant Michel Rosenblatt. Seuls lots de consolation ? La liste actualisée des structures donnant accès à l’échelon fonctionnel est enfin publiée [1] et le nombre de places aux concours d'entrée au cycle de formation des élèves D3S est en augmentation : 85 pour la rentrée 2014, contre 80 cette année [1]. « C’est une augmentation modeste, note Jean-Luc Gibelin, mais elle a le mérite d’inverser la tendance à la baisse ou à la stagnation de ces dernières années. » À la mi-février, toute décision d’ampleur restait suspendue à un arbitrage interministériel. Sans avancées notables, les syndicats n’écartent pas l’hypothèse d’un « grave conflit ».
[1] Arrêtés du 8 février 2013 (échelon et places)
Aurélia Descamps
Publié dans le magazine Direction[s] N° 106 - avril 2013