« C'est de l'ordre de l'incompréhensible ! Depuis la table ronde du 22 décembre sur le financement de l'aide à domicile, il ne s'est rien passé de concret. » À l'instar d'Emmanuel Verny, directeur général de l'Union nationale de l'aide, des soins et des services à domicile (UNA), l'ensemble des représentants des services et des usagers de l'aide à domicile est consterné face au silence des pouvoirs publics. Deux mois se sont écoulés depuis l'annonce de réunions de travail par Nora Berra, secrétaire d'État aux Aînés. Depuis... rien à l'horizon. « Au-delà des effets d'annonces, il est grand temps que le gouvernement prenne la mesure de l'urgence en proposant des avancées concrètes, un travail effectif », s'impatiente le collectif des 16 organisations.
Une année blanche
Les fédérations d'employeurs et les syndicats de salariés ont toutefois été reçus, le 30 mars, au cabinet du ministre du Travail. Remaniement ministériel oblige, ce sont aux conseillers d'Éric Woerth, et non pas de Xavier Darcos, que les représentants du secteur ont exprimé leurs inquiétudes concernant la politique salariale 2010 de l'aide à domicile. « La Direction générale de la cohésion sociale a indiqué un taux d'évolution de la masse salariale fixée à 1,20 %. Dans ce cas, c'est une année blanche qui s'annonce pour les salariés du secteur », s'inquiète Hugues Vidor, directeur général de la Fédération Adessa À domicile.
Refonte nécessaire du système
Alors qu'aucune solution ne semble se dessiner du côté du gouvernement, l'Assemblée des départements de France (ADF) a invité les fédérations de l'aide à domicile à phosphorer dans un groupe de travail commun. « Les conseils généraux sont nos interlocuteurs sur le terrain. Nous allons réfléchir ensemble à la refonte nécessaire du système de l'aide à domicile », se satisfait Hugues Vidor. Une piste de réflexion se dessine : le passage du tarif horaire à un forfait global pluriannuel. « C'est notre proposition force. Reste à savoir comment le calibrer. Les fédérations de l'aide à domicile doivent nous soumettre leurs propositions le 7 avril. Il faut aller vite si nous voulons aboutir à une solution avant la fin juin », souligne Jean-Pierre Hardy, chef du bureau réglementation financière et comptable de l'ADF.
Nadia Graradji