Signature du pacte pour l'emploi
Conformément aux annonces du président de la République en juin 2011 lors de la 2e conférence nationale du handicap, le Premier ministre a signé fin décembre un pacte pour l'emploi des personnes handicapées avec neuf fédérations du secteur adapté (1). Ce texte prévoit, entre autres, 3 000 aides aux postes supplémentaires sur trois ans (2012-2014). Soit une enveloppe de plus de 40 millions d'euros, qui servira notamment à… répondre aux besoins actuellement non couverts. « Le gouvernement ne fait que remettre les pendules à l'heure : la loi de finances pour 2011 avait baissé de 500 le nombre d'aides aux postes et la subvention spécifique accordée pour la formation et les actions de modernisation a été réduite de 12 % », nuance Jean-Marie Barbier, président de l'Association des paralysés de France (APF). « Certaines entreprises adaptées [EA] ont même refusé en 2011 des marchés faute d'aides aux postes », complète Aude Bourden, chargée du développement de l'emploi des personnes handicapées à l'Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei).
Donnant donnant
Contrepartie de cette enveloppe ? Le secteur adapté doit créer, prioritairement en contrat à durée indéterminée et à temps plein, 3 000 nouveaux emplois (dont 600 contrats de professionnalisation ou d'apprentissage) et 300 postes d'encadrants. Le pacte prévoit aussi un soutien de l'État aux projets de formation des salariés handicapés. Les fédérations s'engagent, elles, à mettre à disposition des EA des méthodes et outils de gestion prévisionnelle d'emplois et de compétences. Des orientations sensées favoriser le recrutement des personnes les plus éloignées de l'emploi. Une étude sur l'absentéisme en EA sera aussi menée par l'Union nationale des EA (Unea) et la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle.
Enfin, dernier axe : la modernisation du secteur. Les pouvoirs publics se sont engagés à partager les chiffres de l'Agence de services et de paiement et à introduire des indicateurs de suivi sur la santé économique des EA. Des données attendues avec impatience par les professionnels, qui réclament de longue date les moyens pour une vision prospective.
(1) ANRH, Fédération des Apajh, APF, FAF, Fegapei, Fehap, Gepso, Unapei et Unea
Julian Breuil
Publié dans le magazine Direction[s] N° 93 - mars 2012