Georges Martinho, délégué général adjoint de la Fédération Addiction
Pour les établissements et services médico-sociaux (ESMS) accueillant des personnes confrontées à des difficultés spécifiques, la campagne budgétaire 2020 se traduit par une hausse de 10 % des crédits, soit 728,11 millions d’euros. « Ce qui est plutôt satisfaisant, même si le fléchage des mesures nouvelles ne va toujours pas beaucoup vers nos structures », regrette Georges Martinho, délégué général adjoint de la Fédération Addiction. Trois millions d'euros sont alloués à la poursuite du déploiement des centres de soins, d’accompagnement et de prévention (Csapa) référents en milieu pénitentiaire, mais aussi à la réduction des risques à distance et, la mise en place de consultations avancées dans les structures d’hébergement social. Autres priorités : le renforcement de l’offre à destination des usagers de drogues illicites et l’ouverture d’une nouvelle salle de consommation à moindre risque. En revanche, « rien n’est prévu pour les consultations jeunes consommateurs qui sont sous-financées, ni sur les dispositifs de soins résidentiels », pointe Georges Martinho.
La campagne prévoit pour les autres champs, une enveloppe de 3,34 millions d’euros consacrée à la création et l’extension de 300 places d’appartements de coordination thérapeutique (ACT). Conformément à la Stratégie Pauvreté, seront financés 200 lits halte soins santé (LHSS) pour un coût de 2,8 millions d’euros et 200 lits d’accueil médicalisé (LAM) pour 4,96 millions d’euros. La fongibilité partielle de l’enveloppe des deux dispositifs est maintenue pour cinq régions. Le déploiement d’Un chez-soi d’abord « généraliste » se poursuit avec une allocation de 1,157 million d’euros, alors que 0,7 million d’euros est attribué au développement du programme dans les villes moyennes..
Impact de la crise sanitaire
Sans surprise, le budget est marqué par la crise. 12,32 millions d’euros sont réservés au paiement de la prime Covid et 34,5 millions destinés aux surcoûts. Même si « en cas de surcompensation des pertes de recettes par le financement du chômage partiel des employés, la situation devrait être rééquilibrée par des reprises de financement de l’État, sous forme de réduction de dotation ». Enfin, il est envisagé de transformer, à compter de 2021, des places de centres d’hébergement spécialisés (CHS) créés pour accueillir des malades Covid non graves en places de LHSS ou de LAM, qui s’ajouteraient à celles prévues dans le cadre de la Stratégie Pauvreté.
Instruction interministérielle n° DGCS/SD1A/SD5C/DGS/SP2/SP3/DSS/1A/2020/106 du 21 juillet 2020
Laura Taillandier
Publié dans le magazine Direction[s] N° 191 - novembre 2020