« Loger d'abord et revoir les conditions de l'urgence et de la réinsertion. » Tel est l'un des axes proposés par le rapport sur « La santé des sans chez soi » remis, le 8 janvier, à Roselyne Bachelot. Suivant les préconisations de l'auteur, le psychiatre Vincent Girard (1), la ministre de la Santé et Benoist Apparu, secrétaire d'État chargé du Logement, ont décidé d'expérimenter le principe du « housing first », littéralement le « chez soi d'abord ». Cette démarche consiste à « donner un accès immédiat et un logement permanent aux personnes sans-abri durablement à la rue et présentant des troubles mentaux, sans préalable ni exigence quant à leur sobriété ou à leur consommation de substances. » Une équipe pluridisciplinaire assure un suivi adapté aux besoins de chaque personne.
Expérimentation nationale
«L'expérimentation sera menée sur deux ans. Elle devrait démarrer à la fin de l'année ou début 2011, le temps de constituer les équipes pluridisciplinaires », explique Hervé de Ruggiero, directeur général de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion social et membre du comité de pilotage du « housing fisrt ». « Trois sites ont été retenus : Marseille, Toulouse et Lille. Dans un second temps, viendra s'ajouter Paris. 100 personnes par sites. Le dispositif s'appuiera sur les réseaux locaux d'associations de réinsertion et de psychiatrie. Il est essentiel d' assurer un suivi et une évaluation rigoureuse de cette démarche afin que ce ne soit pas une tentative nouvelle de plus».
Un référent « lutte contre l'exclusion »
Les auteurs recommandent également d'abaisser les seuils d'inclusion au sein des différentes structures d'accueil d'urgence et de réinsertion. Autre mesure retenue par Roselyne Bachelot : la désignation d'un référent « lutte contre l'exclusion » dans chaque agence régionale de santé (ARS) afin de veiller à la prise en compte transversale des problématiques santé, pauvreté et accès aux soins. Enfin, un référent « santé, fragilité sociale, précarité » sera désigné au sein même du ministère de la Santé.
(1) avec les docteurs Pascale Estecahandy et Pierre Chauvin
Le rapport est consultable sur le site du ministère de la Santé.
Nadia Graradji