Depuis l'installation, fin 2009, de l'agence nationale de la performance (Anap), la question de sa coopération avec celle de l'évaluation et de la qualité (Anesm) était restée en suspens. L'enjeu ? Leur bonne articulation afin d'éviter, par exemple, l'inflation d'outils, de recommandations et d'indicateurs dans le secteur médico-social. La question semble en voie d'éclaircie : les deux Agences ont signé une convention de partenariat, le 17 novembre dernier.
Car l'Anap et l'Anesm ont des objectifs complémentaires. Toutes deux « tendent vers un effort commun de modernisation du secteur médico-social et d'amélioration du service rendu aux usagers », indiquent-elles, tout en réaffirmant quand même leurs missions respectives... À l'Anesm, la validation et l'élaboration de procédures, références et recommandations de bonnes pratiques en vue des évaluations. À l'Anap, la conception d'outils d'amélioration de la performance et de la qualité du service rendu, l'appui dans le cadre de réorganisations, de projets immobiliers, de redressements, ou encore l'évaluation de projets relatifs aux systèmes d'information.
Indicateurs complémentaires ?
« Cette convention confirme notre volonté de travailler ensemble. Par exemple, l'Anap planche sur des indicateurs de performance et l'Anesm sur des indicateurs "métiers" de pilotage de la qualité des prestations. Il est logique de s'inspirer les uns des autres », explique Didier Charlanne, directeur de l'Anesm.
Mais cette convention-cadre, signée pour quatre ans, ne définit que les modalités pratiques de leur collaboration. Les deux directeurs, Didier Charlanne et Christian Anastasy, se rencontreront « régulièrement dans le cadre d'un comité de suivi » qui, chaque année, élaborera un « plan d'actions sur les projets stratégiques et les coopérations envisagées ». Celles-ci ne seront identifiées qu'après adoption, par chaque Agence, de son programme de travail annuel. Le premier comité de suivi pourrait se tenir début 2011.
Pour ceux qui anticiperaient un rapprochement d'un autre genre, le sujet n'est pas (encore ?) à l'ordre du jour. « D'autant qu'en termes de métier, nous sommes plus proches de la Haute autorité de santé, avec qui nous sommes déjà engagés sur des productions à double label », justifie Didier Charlanne. Qui conclue : « Les deux Agences n'ont pas le même périmètre d'intervention, l'Anap ne couvrant pas le secteur social. Nous ne sommes donc pas en concurrence. »
Noémie Gilliotte
Publié dans le magazine Direction[s] N° 80 - janvier 2011