Aux mêmes maux, les mêmes remèdes ? Alors que les contrats de 700 auxiliaires de vie scolaire (AVS) arrivent à terme cet été, l'Éducation nationale a signé, le 1er juin, une nouvelle convention-cadre avec des associations au service d'élèves handicapés. Un passage de relais qui rappelle celui de septembre 2009... Cette option, présentée jusqu'alors comme « transitoire », est donc reconduite pour trois années. Entre-temps, le gouvernement a rangé au placard le projet de créer un métier d'accompagnant des élèves handicapés. De quoi susciter le scepticisme chez certains d'aboutir à une solution pérenne dans ce dossier. Échaudée, l'Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei) a refusé de s'engager, derechef, dans la reprise des contrats de ces AVS sans avoir de précisions sur les moyens alloués par l'État. « L'Éducation nationale ne finance que le temps de l'accompagnement direct de l'enfant handicapé. Or, pour pérenniser la fonction d'AVS dans le cadre associatif, il faut inclure des temps consacrés à la formation et à la coordination avec les équipes et les familles », insiste Thierry Nouvel, son directeur général.
Ouverture à l'aide à domicile
Tandis que sur les 1300 AVS en fin de contrat l'été dernier, seuls 70 ont décroché un CDD au sein d'associations du handicap, le gouvernement a fait le choix d'ouvrir le recrutement de ces professionnels à l'aide à domicile. Proposition acceptée par les fédérations de ce secteur (UNA, Adessa À domicile, UNADMR, FNAAFP) qui ont signé, le 7 juin, une convention-cadre. Non sans s'interroger sur la tarification de cette nouvelle mission. « Trois financeurs sont concernés : l'Éducation nationale pour l'école, l'assurance maladie avec la prestation de compensation du handicap pour le domicile et les collectivités locales pour les temps périscolaires », explique Chantal Bailly, chef de projet à l'UNA. L'Association des paralysés de France a refusé, pour sa part, d'associer ses services d'aide à domicile. L'impatience grandit dans le secteur... « Au-delà de cette question récurrente des contractuels précaires, il est temps de réfléchir à la prise en charge des enfants handicapés scolarisés », s'agace, Jean-Louis Garcia, président de la Fédération nationale des APAJH.
Nadia Graradji
Publié dans le magazine Direction[s] N° 76 - août 2010