Sept ans après un premier rapport controversé, Jacques-Alain Bénisti récidive. Le 10 février dernier, le député UMP du Val-de-Marne a remis un nouveau document sur la prévention de la délinquance des mineurs et des jeunes majeurs. Objectif : « repenser les politiques publiques ». Les réactions sont d'ores et déjà très vives. Le collectif Pasde0deconduite dénonce une politique de l'enfance rétrécie à la prévention de la délinquance. « C'est une erreur politique fondamentale », insiste Fabienne Quiriau, directrice générale de la Convention nationale des associations de protection de l'enfant (Cnape).
Le maire, pivot de la prévention
Jacques-Alain Bénisti propose notamment de faire du maire le « seul pivot de la politique de prévention ». Et un guide pratique devrait « clarifier les champs d'action et les missions de chaque professionnel ». Le député s'attarde également sur les conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) : selon lui, un pilotage politique optimiserait leur performance. La création de plates-formes permettrait, en outre, la mutualisation des compétences des différents acteurs. Avec en filigrane l’idée de développer des passerelles avec la protection de l’enfance et la politique éducative, le rapport suggère de créer des espaces socio-culturels et d’aide à l’emploi (Escale). Pour lutter contre la récidive et accompagner les primo-délinquants, le rapport prône l'instauration d'une nouvelle catégorie pénale pour les 18-25 ans, la réorganisation des centres éducatifs fermés en « plates-formes interactives d'insertion » ou encore l'extension des internats d'excellence. Le député propose de déployer un arsenal de mesures au sein de l'Éducation nationale, telles que l'ouverture de certains établissements aux professionnels de la prévention via« la création d'une cellule pluridisciplinaire ».
Aurélie Raymond
Publié dans le magazine Direction[s] N° 83 - avril 2011